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Inauguration de la place Jean-Paul II à Paris

Le parvis de Notre-Dame s’appelle désormais également "place Jean Paul II", après la cérémonie dimanche en présence du maire de Paris Bertrand Delanoë et de l’archevêque de Paris Mgr André Vingt-Trois marquant cet évènement.

En présence de quelque 3.000 personnes, le maire de Paris a rendu un hommage au défunt pape Jean Paul II, "sentinelle majeure des temps modernes", dont il a loué "la clairvoyance active, érigée, tel un rempart contre toutes les dérives intégristes".

"Sa marque dépasse un cadre strictement spirituel pour s’exprimer dans le champ beaucoup plus vaste de l’humain", a-t-il dit à propos du pape mort le 2 avril 2005.

En présence du nonce apostolique Fortunato Baldelli et du cardinal Lustiger, la plaque "Parvis Notre-Dame-Place Jean Paul II, 1920-2005, pape (1978-2005)", a été dévoilée au son du bourdon de Notre-Dame.

Placée sous haute surveillance policière, la cérémonie, précédée d’une manifestation des Verts, d’Act Up et des Panthères roses a été brièvement troublée par une dizaine de personnes qui ont jeté des tracts hostiles à Jean Paul II. Une "cinquantaine de personnes ont été interpellées" au total, selon un responsable de la préfecture de police.

"Cet hommage a pu heurter des sensibilités. Mais la laïcité, la séparation de l’Eglise et de l’Etat, auxquelles je suis profondément attaché, n’impliquent en rien l’ignorance réciproque", a déclaré M. Delanoë sous les applaudissements.

En présence des représentants des cultes, il a salué le "geste historique" de Jean Paul II ayant exprimé la "repentance de l’Eglise sur ses propres silences devant la Shoah" et les "inlassables efforts à bâtir des ponts entre le christianisme et l’islam". M. Delanoë a également rappelé qu’il avait contribué à "ouvrir les premières brèches dans le rideau de fer" et qu’il avait été le premier pape à reconnaître l’existence d’Israël.

Jean Paul II s’est "opposé à cette guerre des civilisations dont il refusait l’augure", luttant "pour que la religion ne soit pas dévoyée au service de l’insupportable", a ajouté le maire de Paris.

Auparavant, Mgr André Vingt-Trois avait rappelé que Notre-Dame était "une église catholique" et que Paris avait "eu l’honneur d’accueillir deux fois Jean Paul II" en 1980 et en 1997. "La forte identité de ces lieux, en même temps que leur ouverture à tout esprit humain épris de droiture et de justice, nous aident à comprendre quelque chose de l’attachement des hommes droits à la personne de Jean Paul II", a-t-il déclaré.

La décision de donner ce nom au parvis de Notre-Dame - une proposition initiale de l’UMP reprise par le maire - a été votée en juin dernier au Conseil de Paris par une majorité inhabituelle PS, UMP et UDF. Les Verts, le PCF, le MRC et le PRG (membres de la majorité de gauche au conseil) avaient voté contre et ont protesté contre cette cérémonie