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jeudi, 2ème semaine du temps ordinaire

La renommée de Jésus s’étend désormais au-delà de la Galilée jusque dans les contrées païennes de Transjordanie, de Tyr et de Sidon. Marc mentionne explicitement « sept » territoires. Ceci n’est pas fortuit de sa part car dans la symbolique juive le chiffre « sept » signifie la multitude, la totalité ; autrement dit, dans le cadre de notre péricope, l’humanité toute entière. L’évangéliste nous met donc ici en présence de l’universalité du salut offert en Jésus à tout homme, qu’il soit juif ou païen.

Continuant sa description de l’afflux en masse auprès de Jésus, Marc en précise maintenant les raisons : Ayant « appris tout ce qu’il faisait, nous rapporte-t-il, ils vinrent auprès de lui ». On vient donc auprès de Jésus pour ce qu’il fait. Voilà bien le problème… La foule qui ici presse Jésus n’a pas fait le rapprochement entre les miracles qu’il opère et l’enseignement qu’il donne. Elle en est restée au sens premier, thérapeutique, des miracles. Pour elle, Jésus est un thaumaturge exceptionnel. Elle demeure focalisée sur son « faire » et ne remonte pas jusqu’à la Parole qu’il exprime, lui le Verbe fait chair, et qui seule libère.

Comment réagit Jésus ? Il demande à ses disciples qu’une petite barque soit mise à sa disposition. Il s’éloigne un peu de la berge et, profitant de la répercussion de la voix sur l’eau, il commence à enseigner. Autrement dit, il ramène chacun à son enseignement, à sa Parole.
En montant sur une barque, Jésus ne fuit donc pas la foule, mais il se retire pour la faire avancer davantage dans la compréhension du mystère de sa personne. Car, on n’adhère pas à Jésus pour ce qu’il fait. Jésus n’est pas de ces magiciens qui lient par les prodiges qu’ils accomplissent.
En instaurant une distance entre lui et la foule, Jésus veut au contraire la libérer. En effet, cette distance spatiale est le reflet d’une distance plus intérieure, un espace de liberté, que Jésus vient de créer en chacun de ceux qui se sont précipités sur lui à cause des guérisons qu’il avait opérées. En renvoyant à l’enseignement de sa Parole pour permettre de se situer par rapport à elle, Jésus libère la liberté de chacun. N’est-ce pas là l’unique et véritable guérison, celle d’une liberté marquée par le péché originel !

Au-delà des miracles de Jésus, cette foule devra un jour se décider pour ou contre lui. Ce sera devant la Croix, unique signe du salut. Ce choix, exigeant mais en même temps libérant, nous-aussi, nous y sommes confrontés chaque jour, du moins, si nous y sommes attentifs. Se révèlent alors les motivations de notre marche à la suite du Christ.

« Aujourd’hui, Seigneur, tu nous demandes : ‘Pourquoi me suis-tu ?’ A chacun de répondre. Mais aussi à chacun de se laisser éclairer et libérer par ta Parole qui guérit et qui sauve. »