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lundi, 4ème semaine du temps ordinaire

L’épisode de la tempête apaisée vient de se terminer. Jésus et ses disciples débarquent sur l’autre rive, dans le pays des Géraséniens, contrée inconnue désignant une terre étrangère au peuple juif.

Jésus va alors se trouver directement confronté au monde païen que Marc, à travers la figure du possédé qui se jette aux pieds de Jésus, décrit comme soumis à l’empire du Mal et de la Mort. En effet, le personnage que nous présente saint Marc est véritablement un énergumène déchaîné qui vit dans les tombeaux, soumis à des instincts suicidaires et violents : « Il habitait dans les tombeaux et personne ne pouvait plus l’attacher, même avec une chaîne ; en effet, on l’avait souvent attaché avec des fers aux pieds et des chaînes mais il avait rompu les chaînes, brisé les fers, et personne ne pouvait le maîtriser. Sans arrêt, nuit et jour, il était parmi les tombeaux et sur les collines, à crier, et à se blesser avec des pierres. »

Cependant, la Mort et le Mal, et celui qui en est l’instigateur, Satan, ne sauraient faire obstacle à la mission du Christ. Bien au contraire, Jésus va à l’encontre de cet homme possédé qui ne peut que se prosterner devant la toute-puissance du Fils de Dieu qu’il reconnaît immédiatement. Mais lorsqu’il ouvre la bouche, on se rend compte que cette prosternation n’est en rien l’expression d’une attitude d’adoration intérieure vis-à-vis du Seigneur. C’est un autre qui parle en cet homme et qui tente de maîtriser le Seigneur par une adjuration : « Que me veux-tu, Jésus, fil du Dieu Très-Haut ? Je t’adjure par Dieu, ne me fais pas souffrir ! » Cet autre sait bien que le Messie vient mettre fin au règne de Satan.

Curieusement Jésus n’obtient pas immédiatement la libération de l’homme. Il demande alors le nom de l’esprit qui a pris possession de lui. Mais connaître le nom de son adversaire, n’est-ce pas déjà prendre autorité sur lui !
« Légion » : voilà un nom révélateur de la multitude d’aliénations qui emprisonnent cet homme. Jésus va alors précipiter sa délivrance en muselant les démons et en les renvoyant à travers les porcs dans les abysses des eaux de la mort dont ils sont issus.

Bien sûr, nous ne sommes pas possédés comme ce gérasénien. Pourtant, ne sommes-nous pas nous aussi dépendants de nombreux esclavages ? N’avons-nous pas aussi parfois cette impression de ne pas pouvoir accomplir le bien que nous désirons et de ne pas pouvoir éviter de faire la mal que nous ne voudrions pas faire ? Comme si la voix du péché était en nous la plus forte…

« Seigneur, nous voulons aujourd’hui poser cet acte de foi de croire que, comme pour ce malheureux, tu nous délivres par la seule autorité de ta Parole souveraine. Merci de venir nous unifier dans la recherche du Bien que nous reconnaissons en toi et de nous permettre de retrouver comme cet homme un comportement paisible et raisonnable. Merci de nous restaurer dans notre liberté intérieure. Sauvés de nos compromissions aliénantes avec le mal et réconciliés avec notre intériorité profonde, nous pourrons découvrir dans le silence de la prière ta présence au fond de nos cœurs. Nous n’aurons alors pas besoin d’être physiquement avec toi pour être tes disciples et témoigner devant nos frères tout ce que tu as fait pour nous dans ta miséricorde. »