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Le cardinal Vingt-Trois pour la défense de la vie et une Europe ouverte

A l’occasion de l’ouverture de l’Assemblée plénière des évêques de France, le cardinal Vingt-Trois a souhaité apporter quelques une de ses réflexions autour de l’actualité de l’Eglise, de la France et de l’Europe.

Au sujet de la situation de l’Eglise en France ces dernières décennies, le cardinal parle "d’une profonde mutation liée aussi bien aux évolutions sociologiques de nos départements
qu’aux ébranlements des transmissions culturelles". Face à cela, il n’existe selon lui pas de "formule miracle". Il estime que "la seule voie qui est ouverte est
celle du travail commun avec les membres des communautés et celle de la communion du presbyterium autour de son évêque" en évitant de maintenir à tout prix "ce qu’était
l’organisation du XIXe siècle, ni même celle des années 1950". Dans sa déclaration, le cardinal réaffirme aussi
avec force le rôle essentiel du prêtre diocésain dans l’Eglise.

Le cardinal est également intervenu sur le récent débat sur la fin de vie suscité par le cas de Chantal Sébire, regrettant que "la passion pour la mort ait remplacé la compassion pour la vie". Il a estimé que dans cette affaire, "le travail admirable des équipes de soins palliatifs a été discrédité et dévalué aux yeux de l’opinion publique". "La dignité humaine n’est pas de chercher dans la mort la solution aux situations graves et angoissantes", c’est de se mettre "au service de la vie".

"La société n’a pas vocation à organiser la mort, la mort de personne : ni celle de l’enfant à naître, ni celle du grand malade en phase terminale, ni celle
des vieillards en fin de vie" , a-t-il insisté.

Le cardinal est aussi intervenu à propos de la future présidence française de l’Union Européenne. Il a développé l’idée d’une "Europe ouverte" qui ferait coexister une politique d’aide au développement vers les pays pauvres avec un respect des personnes en détresse sur le territoire européen.

"Jusqu’où sommes-nous prêts à aller dans le partage de la prospérité", s’est interrogé le cardinal Vingt-Trois. "Voulons-nous une Europe ouverte ou une Europe close devant les risques de perdre notre sécurité économique ? (...) L’histoire a montré qu’il n’est pas de clôture qui résiste aux besoins élémentaires qui s’expriment au dehors", a-t-il poursuivi. Concernant la "politique raisonnée de l’immigration", il a insisté sur la nécessité de traiter chacun avec dignité, même s’il "ne réunit pas les conditions d’accueil sur notre territoire". "Une personne ne peut pas être détenue dans des conditions inhumaines", a-t-il dit.

Texte intégral : http://www.cef.fr/catho/assplenavril2008/20080401ap_ouverture.pdf