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 - 25 avril 2024 - Saint Marc
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Analyses

Pour aller plus loin -> la « qualité de vie » : un concept matérialiste, selon Jean-Paul II

Evangelium vitae, 23 :

L’éclipse du sens de Dieu et de l’homme conduit inévitablement au matérialisme pratique qui fait se répandre l’individualisme, l’utilitarisme et l’hédonisme. Là encore, on constate la valeur permanente de ce qu’écrit l’Apôtre : « Comme ils n’ont pas jugé bon de garder la vraie connaissance de Dieu, Dieu les a livrés à leur esprit sans jugement, pour faire ce qui ne convient pas » (Rm 1,28). C’est ainsi que les valeurs de l’être sont remplacées par celles de l’avoir. La seule fin qui compte est la recherche du bien-être matériel personnel.

La prétendue « qualité de la vie » se comprend essentiellement ou exclusivement comme l’efficacité économique, la consommation désordonnée, la beauté et la jouissance de la vie physique, en oubliant les dimensions les plus profondes de l’existence, d’ordre relationnel, spirituel et religieux.

Dans un contexte analogue, la souffrance, poids qui pèse inévitablement sur l’existence humaine mais aussi possibilité de croissance personnelle, est « censurée », rejetée comme inutile et même combattue comme un mal à éviter toujours et à n’importe quel prix. Lorsqu’on ne peut pas la surmonter et que disparaît la perspective du bienêtre, au moins pour l’avenir, alors il semble que la vie ait perdu tout son sens et la tentation grandit en l’homme de revendiquer le droit de la supprimer.

Toujours dans le même contexte culturel, le corps n’est plus perçu comme une réalité spécifiquement personnelle, signe et lieu de la relation avec les autres, avec Dieu et avec le monde. Il est réduit à sa pure matérialité, il n’est rien d’autre qu’un ensemble d’organes, de fonctions et d’énergies à employer suivant les seuls critères du plaisir et de l’efficacité.

En conséquence, la sexualité, elle aussi, est dépersonnalisée et exploitée : au lieu d’être signe, lieu et langage de l’amour, c’est-à-dire du don de soi et de l’accueil de l’autre dans toute la richesse de la personne, elle devient toujours davantage occasion et instrument d’affirmation du moi et de satisfaction égoïste des désirs et des instincts. C’est ainsi qu’est déformé et altéré le contenu originaire de la sexualité humaine ; les deux significations, union et procréation, inhérentes à la nature même de l’acte conjugal sont artificiellement disjointes ; de cette manière, on fausse l’union et l’on soumet la fécondité à l’arbitraire de l’homme et de la femme. La procréation devient alors l’« ennemi » à éviter dans l’exercice de la sexualité : on ne l’accepte que dans la mesure où elle correspond au désir de la personne ou même à sa volonté d’avoir un enfant « à tout prix » et non pas, au contraire, parce qu’elle traduit l’accueil sans réserve de l’autre et donc l’ouverture à la richesse de vie dont l’enfant est porteur.

Dans la perspective matérialiste décrite jusqu’ici, les relations interpersonnelles se trouvent gravement appauvries. Les premiers à en souffrir sont la femme, l’enfant, le malade ou la personne qui souffre, le vieillard. Le vrai critère de la dignité personnelle - celui du respect, de la gratuité et du service - est remplacé par le critère de l’efficacité, de la fonctionnalité et de l’utilité : l’autre est apprécié, non pas pour ce qu’il « est », mais pour ce qu’il « a », ce qu’il « fait » et ce qu’il « rend ». Le plus fort l’emporte sur le plus faible.



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