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L’Eglise dans l’Histoire
» Qu’est-ce que l’Inquisition ?
Questions EssentiellesQu’est-ce que l’Inquisition ?Dès 1213, le Pape Innocent III affirme la nécessité de traquer l’hérésie non sur la base de rumeurs, mais d’une enquête, en latin inquisitio. Pour l’Eglise, le but premier reste la conversion des égarés. L’Inquisition n’est pas compétente pour juger les fidèles des autres religions, notamment les Juifs. Elle ne s’adresse qu’aux hérétiques chrétiens. En 1231, Grégoire IX publie Excommunicamus, acte fondateur de l’Inquisition. Les inquisiteurs seront essentiellement les Dominicains et les Franciscains. Ce sont eux qui ont l’expérience des hérésies. En 1542 Paul III, inquiet de la propagation du protestantisme institue à Rome la congrégation de l’Inquisition, nommée également congrégation de la Suprême et Universelle Inquisition (dite Suprema). Enfin en 1965 le Saint-Office devient la Congrégation pour la Propagation et la Doctrine de la Foi. Il n’y a donc pas une Inquisition, institution monolithique et inchangée mais au moins trois types d’Inquisition qui ont pris des formes différentes selon les temps et les nécessités du moment. Inquisition temporelle et géographiqueDe même est-il bien nécessaire de distinguer trois Inquisition successives et bien différenciées : l’Inquisition médiévale, celle de Grégoire IX qui sévit essentiellement dans le sud de la France, l’Inquisition espagnole, présente uniquement en Espagne du XIVe au XIXe siècle et largement indépendante de Rome et l’Inquisition romaine formée au moment de la Réforme catholique, active à l’époque des Lumières et qui sombre dans une certaine bureaucratie pour finalement disparaître. Ces distinctions ne sont pas purement rhétorique, elles ont toutes trois leur propre mode de fonctionnement et n’ont pas du tout été créée dans le même esprit ni pour répondre aux mêmes objectifs. Le plus difficile pour comprendre l’Inquisition n’est pas d’affronter les séances de torture et les instruments diaboliques mais de rentrer dans des schémas de pensée et des cadres mentaux passés et d’accepter que les valeurs et les priorités des hommes des siècles antérieurs puissent être distincts de celles d’aujourd’hui. Par Jean-Baptiste Noé (www.jbnoe.fr) |