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 - 15 mars 2024 - Sainte Louise de Marillac
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Questions Essentielles

L’Eglise s’est t-elle demandée si la femme avait une âme ?

Très régulièrement cette question revient à l’ordre du jour ; certains prétendent que pendant des siècles l’église l’a nié, les plus bienveillants répètent qu’elle s’est posée la question dans l’un ou l’autre Concile.

Or tout simplement, tout cela est faux et n’a aucun fondement... On peut chercher dans tous les compte rendus des conciles, mais l’on ne pourra y trouver la moindre référence à une question de ce genre, mais comment en convaincre les convaincus ? Il n’y a pas de fumée sans feu, pensent-ils, et si on l’a dit, c’est qu’il y a quelque chose de vrai dans cette affirmation.

C’est Grégoire de Tours, l’évêque et historien, racontant le Concile de Macon qui s’est célébré en 585 quelques années avant sa mort survenue vers 594, qui se trouve bien involontairement à l’origine de cette légende. Qu’écrit-il donc : "Il y eut dans ce concile un évêque qui disait que les femmes ne pouvaient être appelées homo (homme). Cependant, il se tint tranquille lorsque les évêques lui eurent fait entendre raison, en citant le passage de l’Ancien Testament, qui dit qu’au commencement, quand Dieu créa l’être humain, il le créa mâle et femelle, et lui donna le nom d’Adam (Ge 5, 2), ce qui veut dire homme de terre, appelant ainsi du même nom d’homo la femme et l’homme. D’ailleurs, Notre-Seigneur Jésus-Christ est aussi appelé Fils de l’Homme, parce qu’il est né de la Sainte Vierge, qui est une femme."

Ce texte est très important : notons tout d’abord que, comme le Concile n’en parle pas en ses actes, il s’agit sans doute d ’une question posée hors programme par un des évêques présents, au cours de discussions libres ; notons ensuite il s’agit en fait d’un problème de vocabulaire car il ne s’agissait pas de savoir si la femme avait une âme, mais si on pouvait lui attribuer le mot "homme".

Ce n’est donc pas une difficulté philosophique, mais bien plutôt d’ordre linguistique. ; jusque là, cela n’avait pas posé de problème : en latin classique le mot homo signifiait tout être humain sans distinction de sexe, comme lorsqu’on dit "l’homme est un animal pensant", alors que le mot vir désignait strictement un individu de sexe masculin tandis que c’est femina, et surtout mulier qui signifie l’individu de sexe féminin, (femina correspondant mieux à femelle et mulier indiquant une dignité).

Mais au VIe siècle, la langue latine évolue : le mot vir n’est plus guère utilisé, surtout quand il s’agit de désigner l’homme mâle ; il s’emploie de plus en plus dans un sens spirituel, pour nommer l’homme ou la femme ayant la force et la grâce, c’est-à-dire la vertu (vir, virtus). Il arrive même que vir soit synonyme d’ange. Quant au mot homo, outre son sens universel (homme et femme ), il reçoit un sens concret et individuel : il est utilisé pour désigner un individu de sexe masculin et plus rarement féminin.

La question de l’évêque n’était donc pas sotte : en connaisseurs des Saintes Ecritures ses collègues lui répondirent que l’on pouvait continuer de se servir de l’appellation traditionnelle pour désigner la femme.

D’ailleurs, l’apôtre Paul ne dit-il pas contre les païens de son temps, qui très souvent méprisaient à la fois esclaves et femmes, considérés comme des inférieurs, voire des objets inanimés : "Il n’y a ni esclave ni homme libre ni femme ; car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus."

Régulièrement, disions nous, la question nous est reposée ; est-ce ignorance, est-ce malveillance ? on ne peut le dire, mais on ne peut que souhaiter que la vérité se répande



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