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 - 19 avril 2024 - Sainte Emma de Sangau
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Comment Jésus a-t-il accompli les Ecritures ? (2ème Partie)

Jésus n’est pas seulement le Roi annoncé par les prophètes : il est aussi le Prêtre de l’Alliance. Une alliance entre Dieu et Israël, commencée dans l’Ancien Testament, qu’il porte à sa plénitude. Et qu’il transforme : désormais toute l’humanité sera par lui réconciliée avec Dieu. Comment cela ? c’est ce qu’explique notre deuxième article de la série.

2. Jésus, le prêtre de la Nouvelle Alliance

- L’Alliance et les prêtres de l’Ancien Testament

Tout l’Ancien Testament tourne autour d’un thème extrêmement important : l’Alliance. De la même façon que les peuples font des alliances entre eux par politique, Dieu veut établir une alliance avec les hommes par amour, et c’est pour cela qu’il choisit Israël. De là viendra l’institution des prêtres, qui sont comme des ambassadeurs pour établir cette Alliance si particulière avec Dieu. Mais voyons plus en détail comment ce thème s’est développé dans la Bible.

Dès le récit de la Création, Yahvé propose à l’homme une ligne de conduite dans l’Eden : il devra prendre soin du Jardin, emplir la terre et la soumettre, et respecter un interdit (ne pas manger de l’arbre de la connaissance du Bien et du Mal). Ce n’est pas encore une vraie alliance, mais Adam est tout de même un interlocuteur de Dieu. Et le péché originel peut être considéré comme un manque de confiance en Dieu, à la manière des souverains qui trahissent leur allié par peur d’être trahi par lui.
Tous les maux dont l’humanité est accablée après Adam (lutte entre Caïn et Abel, etc.) viennent de ce premier péché. A tel point que Dieu voudrait exterminer les hommes par le déluge. Ses paroles sont terribles et montrent la gravité du péché :
Yahve vit que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre et que son cœur ne formait que de mauvais desseins à longueur de journée. Yahve se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre et il s’affligea dans son cœur. Et Yahve dit : "Je vais effacer de la surface du sol les hommes que j’ai créés - et avec les hommes, les bestiaux, les bestioles et les oiseaux du ciel - , car je me repens de les avoir faits." (Gn 6, 5-7).
Après le déluge, Dieu conclut avec Noé une alliance de paix dont le signe est l’Arc en Ciel (Gn 9, 11-17). Cette Alliance concerne toute l’humanité.

Ensuite, Dieu choisit Abraham pour conclure avec lui une alliance personnelle, à la manière de l’époque : il utilise le rituel d’alors. Abraham dispose donc des animaux coupés en deux et passe au milieu, ainsi que Yahvé, laissant entendre que celui qui ne respecte pas l’alliance finirait comme les animaux morts. Le signe de l’alliance, pour Abraham, c’est la circoncision :
"J’établirai mon alliance entre moi et toi, et ta race après toi, de génération en génération, une alliance perpétuelle, pour être ton Dieu et celui de ta race après toi. A toi et à ta race après toi, je donnerai le pays où tu séjournes, tout le pays de Canaan, en possession à perpétuité, et je serai votre Dieu." Dieu dit à Abraham : "Et toi, tu observeras mon alliance, toi et ta race après toi, de génération en génération. Et voici mon alliance qui sera observée entre moi et vous, c’est-à-dire ta race après toi : que tous vos mâles soient circoncis. " (Gn 17, 7-10)

Mais la grande Alliance de l’Ancien Testament, celle qui fonde toute l’histoire d’Israël, a lieu sur le Sinaï, après la fuite en Egypte. Moïse est choisi par Dieu pour conclure cette Alliance au nom du Peuple élu. Il y a un « contrat » à respecter de la part des hommes : les 10 commandements et toute la législation qui en découle. Il est évident que Dieu restera toujours fidèle ; et il s’engage désormais à être présent parmi le peuple (dans la Tente, puis dans le Temple). Mais de la fidélité des hommes dépendra la bénédiction de Dieu : c’est ainsi que les désastres historiques (occupation, déportation, etc.) seront interprétés comme la conséquence de l’infidélité des rois d’Israël. Désormais, toute l’histoire du Peuple élu s’inscrira dans cette Alliance si singulière, dont ne jouissent pas les autres peuples, mais qui est si exigeante.
Moïse alors monta vers Dieu. Yahve l’appela de la montagne et lui dit : "Tu parleras ainsi à la maison de Jacob, tu déclareras aux Israélites : Vous avez vu vous-mêmes ce que j’ai fait aux Egyptiens, et comment je vous ai emportés sur des ailes d’aigles et amenés vers moi. Maintenant, si vous écoutez ma voix et gardez mon alliance, je vous tiendrai pour mon bien propre parmi tous les peuples, car toute la terre est à moi. Je vous tiendrai pour un royaume de prêtres, une nation sainte. Voilà les paroles que tu diras aux Israélites." (Ex 19, 3-6)

Enfin Dieu établit une l’alliance très particulière, strictement sacerdotale, avec les fils d’Aaron (le frère de Moïse). En effet, le peuple a besoin d’un médiateur à la suite de Moïse. Ce seront les prêtres, membres de la tribu de Lévi, à laquelle appartenaient Moïse et Aaron. Cette alliance est faite à perpétuité, Dieu s’engage à ne jamais la renier, malgré toutes les infidélités des hommes.
Yahvé parla à Moïse et dit :"Pinhas, fils d’Eléazar, fils d’Aaron, le prêtre, a détourné mon courroux des Israélites, parce qu’il a été, parmi eux, possédé de la même jalousie que moi ; c’est pourquoi je n’ai pas, dans ma jalousie, achevé les Israélites. C’est pourquoi je dis : Je lui accorde mon alliance de paix. Il y aura pour lui et pour sa descendance après lui une alliance, qui lui assurera le sacerdoce à perpétuité. En récompense de sa jalousie pour son Dieu, il pourra accomplir le rite d’expiation sur les Israélites." (Nb 25, 10-13)

Quel est le rôle du prêtre en Israël ? Tout d’abord, expier les péchés du peuple. C’est en particulier la personne du Grand Prêtre qui accomplit cette fonction. Il accomplit pour cela tout un rituel, dont l’élément central est le sacrifice. Notons bien ces éléments : le prêtre d’une part, qui représente le peuple ; la victime, qui représente le péché (le bouc émissaire, etc.) ; enfin, le sacrifice qui, par le sang versé, apaise la colère de Dieu. Le Lévitique décrit très en détail tout ce cérémonial, offrons à titre d’exemple :
Si c’est toute la communauté d’Israël qui a péché par inadvertance (...) la communauté offrira en sacrifice pour le péché un taureau. (...) Devant Yahve les anciens de la communauté poseront leurs mains sur la tête de ce taureau, et devant Yahve on l’immolera. Puis le prêtre consacré par l’onction portera dans la Tente du Rendez-vous un peu du sang de ce taureau. Il trempera son doigt dans le sang et fera sept aspersions devant le voile, devant Yahve. (...) Ainsi le traitera-t-on, et le prêtre ayant fait sur les membres de la communauté le rite d’expiation, il leur sera pardonné. (Lv 4, 13-20).

- Jésus, prêtre de la Nouvelle Alliance
Contrairement à ce que l’on pouvait attendre, Jésus n’est pas de la tribu de Lévi, mais de Juda (d’où devait venir le Roi). Dans l’Evangile de Luc, nous voyons Zacharie, le père de Jean-Baptiste, accomplir la fonction sacerdotale, tandis que Joseph n’est qu’un obscur charpentier de Nazareth. Et Jésus ne faisait pas partie des Docteurs de la Loi...

Cependant, dès le début de sa vie publique, Jésus accomplit des gestes sacerdotaux, et il s’affirme peu à peu comme celui qui va établir la Nouvelle Alliance avec Dieu.
Il y eut d’abord l’épisode des vendeurs chassés du Temple. Il y parle de son corps comme d’un nouveau Temple, qui sera rebâti en trois jours (Jn 2,13-25). Et surtout, il parle de la maison de son Père, il y est chez lui, comme lorsqu’il avait douze ans et avait échappé à ses parents. Les prêtres étaient des intermédiaires entre Dieu et les hommes ; lui s’affirme beaucoup plus : il est Fils de Dieu, bien au-dessus de tous les Grands Prêtres !
Ensuite, de la même manière que les prêtres étaient oints pour accomplir la mission divine (cf. Ex 29,7 ; Lv 8,12), Jésus affirme être l’oint du Seigneur, le Messie (en grec, Christ) :
Il vint à Nazareth où il avait été élevé, entra, selon sa coutume le jour du sabbat, dans la synagogue, et se leva pour faire la lecture. On lui remit le livre du prophète Isaïe et, déroulant le livre, il trouva le passage où il était écrit : L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction, pour porter la bonne nouvelle aux pauvres. Il m’a envoyé annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, renvoyer en liberté les opprimés, proclamer une année de grâce du Seigneur. Il replia le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous dans la synagogue tenaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : "Aujourd’hui s’accomplit à vos oreilles ce passage de l’Ecriture." Lc 4,16-21

Mais c’est surtout par sa Passion qu’il apparaît comme Prêtre. En effet, à la dernière Cène au Cénacle, il reprend la liturgie juive de la Pâque (chanter les psaumes, manger l’agneau immolé, boire au calice, etc.) pour y accomplir son propre sacrifice. Devant les disciples stupéfaits, en prenant le pain azyme et le calice de vin, il prononce ces paroles : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang ». Il se donne à manger aux apôtres !
Il s’identifie donc à l’agneau pascal, offert en réparation des péchés du peuple dans le Temple. Son sacrifice se réalisera de façon sanglante sur la Croix. Il est alors tout à la fois Prêtre, puisqu’il offre lui-même le sacrifice, et Victime, car c’est sa propre humanité qu’il immole. Il nous donne le sens d’un mystère si grand, la raison pour laquelle il institue ce sacrifice inouï :
Puis, prenant une coupe, il rendit grâces et la leur donna en disant : "Buvez-en tous ; car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui va être répandu pour une multitude en rémission des péchés. " (Mt 26,27)

Le Christ et ses prêtres

Ainsi, il scelle une nouvelle Alliance, celle qui réconcilie définitivement les hommes avec Dieu. Grâce à son sacrifice, auquel il participe par le baptême, l’homme devient fils de Dieu : il reçoit ainsi plus que ce qui avait été perdu par Adam. La lettre aux Hébreux nous offre une extraordinaire explication de cela :
Le Christ, lui, survenu comme grand prêtre des biens à venir, (...) entra une fois pour toutes dans le sanctuaire, non pas avec du sang de boucs et de jeunes taureaux, mais avec son propre sang, nous ayant acquis une rédemption éternelle. Si en effet du sang de boucs et de taureaux et de la cendre de génisse, dont on asperge ceux qui sont souillés, les sanctifient en leur procurant la pureté de la chair, combien plus le sang du Christ, qui par un Esprit éternel s’est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il notre conscience des œuvres mortes pour que nous rendions un culte au Dieu vivant. Voilà pourquoi il est médiateur d’une nouvelle alliance, afin que, sa mort ayant eu lieu pour racheter les transgressions de la première alliance, ceux qui sont appelés reçoivent l’héritage éternel promis. (Heb 9, 11-15)

Enfin, Jésus n’a pas voulu que ce sacrifice soit limité par le temps : non seulement son immolation, une seule fois sur la Croix, a obtenu le Salut pour tous les hommes de tous les temps, mais cette immolation est répétée, de façon mystérieuse et sans effusion de sang, à la messe. Comme l’explique le Catéchisme :
Jésus a exprimé suprêmement l’offrande libre de lui-même dans le repas pris avec les Douze Apôtres (cf. Mt 26,20), dans "la nuit où il fut livré" (1Co 11,23). La veille de sa passion, alors qu’il était encore libre, Jésus a fait de cette dernière Cène avec ses apôtres le mémorial de son offrande volontaire au Père (cf. 1Co 5,7) pour le salut des hommes : "Ceci est mon corps donné pour vous" (Lc 22,19). "Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, qui va être répandu pour une multitude en rémission des péchés" (Mt 26,28). L’Eucharistie qu’il institue à ce moment sera le "mémorial" (1Co 11,25) de son sacrifice. Jésus inclut les apôtres dans sa propre offrande et leur demande de la perpétuer (cf. Lc 22,19). Par là, Jésus institue ses apôtres prêtres de l’Alliance nouvelle : "Pour eux je me consacre afin qu’ils soient eux aussi consacrés dans la vérité" (Jn 17,19 cf. Cc. Trente : DS 1752 1764). (CEC, nn. 610-611).

A présent, il apparaît que Dieu a dirigé Israël tout au long de son histoire avec une pédagogie admirable. Il s’est révélé comme un Dieu qui veut faire alliance avec un peuple, par amour et malgré ses péchés, sur le mont Sinaï. Ensuite Il a institué une liturgie basée sur le sacrifice et la louange, pour pardonner les péchés du peuple. Enfin, à la plénitude des temps, Il a envoyé son Fils pour devenir le Grand Prêtre, celui qui porterait sur lui les péchés de tous les hommes, et qui les réconcilieraient avec Dieu. Désormais, au cours de chaque messe dans l’Eglise, c’est ce mystère qui est célébré, c’est notre Rédemption qui s’accomplit...

En résumé (Catéchisme, n° 436)
Christ vient de la traduction grecque du terme hébreu "Messie" qui veut dire "oint". Il ne devient le nom propre de Jésus que parce que celui-ci accomplit parfaitement la mission divine qu’il signifie. En effet en Israël étaient oints au nom de Dieu ceux qui lui étaient consacrés pour une mission venant de lui. C’était le cas des rois (cf. 1S 9,16 10,1 16,1 16,12-13 1R 1,39), des prêtres (cf. Ex 29,7 Lv 8,12) et, en de rares cas, des prophètes (cf. 1R 19,16). Ce devait être par excellence le cas du Messie que Dieu enverrait pour instaurer définitivement son Royaume (cf. Ps 2,2 Ac 4,26-27). Le Messie devait être oint par l’Esprit du Seigneur (cf. Is 11,2) à la fois comme roi et prêtre (cf. Za 4,14 6,13) mais aussi comme prophète (cf. Is 61,1 Lc 4,16-21). Jésus a accompli l’espérance messianique d’Israël dans sa triple fonction de prêtre, de prophète et de roi.

Pour aller plus loin Du Concile Vatican II :

Ministres de la liturgie, surtout dans le sacrifice de la messe, les prêtres y représentent de manière spéciale le Christ en personne, qui s’est offert comme victime pour sanctifier les hommes ; ils sont dès lors invités à imiter ce qu’ils accomplissent : célébrant le mystère de la mort du Seigneur, ils doivent prendre soin de mortifier leurs membres, se gardant des vices et de tout mauvais penchant. Dans le mystère du sacrifice eucharistique, où les prêtres exercent leur fonction principale, c’est l’oeuvre de notre Rédemption qui s’accomplit sans cesse. C’est pourquoi il leur est vivement recommandé de célébrer la messe tous les jours ; même si les chrétiens ne peuvent y êtes présents, c’est un acte du Christ et de l’Eglise. En s’unissant à l’acte du Christ Prêtre, chaque jour, les prêtres s’offrent à Dieu tout entiers ; en se nourrissant du Corps du Christ, ils participent du fond d’eux- mêmes à la charité de celui qui se donne aux chrétiens en nourriture. De même, dans l’administration des sacrements, les prêtres s’unissent à l’intention et à la charité du Christ. Ils le font tout spécialement en se montrant toujours disponibles pour administrer le sacrement de pénitence chaque fois que les chrétiens le demandent de manière raisonnable. Par l’office divin, ils prêtent leur voix à l’Eglise qui, sans interruption, prie au nom de toute l’humanité, en union avec le Christ " toujours vivant pour intercéder en notre faveur " He 7,25.
Presbyterorum Ordinis 3



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