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Les méditations
» « Toucher avec le cœur, c’est cela croire » saint Augustin
Vie Chrétienne« Toucher avec le cœur, c’est cela croire » saint AugustinEvangile selon St Matthieu, chapitre 9, 18-26Tandis que Jésus parlait aux disciples de Jean Baptiste, voilà qu’un chef s’approcha ; il se prosternait devant lui en disant : « Ma fille est morte à l’instant ; mais viens lui imposer la main, et elle vivra. » Prière d'introduction Demande Points de réflexion1. Que dit en soi le texte biblique ? Le récit de Matthieu sur la guérison de l’hémorroïsse et la résurrection de la fille de Jaïre omet quelques détails, présents dans les autres Évangiles synoptiques, comme, par exemple, le nom du chef de la synagogue et les paroles que Jésus adresse à la fillette. Nous sommes face à un texte plus « essentiel » qui, d’après quelques exégètes, nous présente un Matthieu plus centré sur sa mission d’enseigner que de raconter. Voici le noyau de son récit : Deux personnes, un homme et une femme, s’approchent de Jésus (vv. 18. 20), il y a un mouvement, une sortie de leur part. Tous les deux portent avec eux une inquiétude, un problème et surtout une conviction profonde : Jésus est le remède aux maux qui les attristent, il peut venir à leur secours, il veut et peut les sauver. On dirait qu’ils ont touché Jésus avant même de le rencontrer ! 2. Que nous dit le texte biblique ? Saint Augustin commentant ce passage dit : « Toucher avec le cœur, c’est cela croire ». Le génie du saint d’Hippone formule de manière unique la relation entre la foi et l’amour. La vraie foi est loin d’être une expérience abstraite et cérébrale. Elle n’est pas non plus une expérience purement intérieure. Il est vrai que la foi est un don de Dieu et que nous ne pouvons pas aller à la rencontre de Jésus s’il ne vient d’abord vers nous. Mais la certitude qui habite le cœur du chef de la synagogue et de l’hémorroïsse les fait sortir à la rencontre de ce Dieu, qui se fait homme et qui, aujourd’hui, s’offre à nous dans l’Eucharistie, dans les sacrements de l’Église, dans sa Parole, comme c’est le cas ce matin. Jésus est là avec nous, il nous parle à travers cet Évangile. Il nous dit que la foi reçue au baptême peut rester une hypothèse froide sans l’expérience vivante et chaleureuse de son amour. Il vient à notre rencontre de mille manières dans la journée, il nous invite à toucher « la misère humaine, la chair souffrante des autres » (Evangelii Gaudium). C’est alors que la foi devient expérience de l’amour de Dieu et nous recevons un regard nouveau sur la réalité. 3. Le Petit Prince pourrait nous dire qu’on ne touche bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les mains. Le charme et la merveille de la foi chrétienne se trouvent justement ici : l’invisible devient tangible pour un cœur illuminé par la foi et guidé par l’amour. Nous les hommes, nous avons un contact tous les jours, plus au moins, avec les mêmes réalités ; elles ne changent pas extérieurement pour les disciples du Christ. Et pourtant, ces mêmes personnes, ces mêmes réalités sont éclairées par une lumière nouvelle, celle qui leur apporte notre regard transformé par la foi et notre cœur touché par l’amour de Dieu. « La lumière de l’amour, en effet, naît quand nous sommes touchés dans notre cœur ; nous recevons ainsi en nous la présence intérieure du bien-aimé, qui nous permet de reconnaître son mystère. La compréhension de la foi est celle qui naît lorsque nous recevons le grand amour de Dieu, qui nous transforme intérieurement et nous donne des yeux nouveaux pour voir la réalité » (Lumen Fidei). Dialogue avec le Christ Résolution |