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Les méditations
» L’autre c’est moi
Vie ChrétienneL’autre c’est moiEvangile selon St Matthieu, chapitre 21, 33-46« Écoutez une autre parabole : Un homme était propriétaire d’un domaine ; il planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et bâtit une tour de garde. Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage. Prière d'introduction Demande Points de réflexion1. Dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus commence sa parabole par une invitation : « Écoutez une autre parabole ». L’écoute à laquelle nous invite Jésus ne se limite pas à une attitude passive, au contraire, elle est faite d’implication réelle, de mise en pratique. Saint Jacques, dans un passage très connu, nous rappelle, par voie négative, à quoi ressemble l’homme qui se borne à une écoute passive : « Qui écoute la Parole sans la mettre en pratique ressemble à un homme qui observe sa physionomie dans un miroir. Il s’observe, part, et oublie comment il était » (Jc 1,23-24). Une implication vivante est possible, quand nous reconnaissons par la foi que c’est Jésus qui parle, que c’est à moi qu’il parle et que ce passage me concerne en première personne. Il est facile d’appliquer l’Évangile aux autres, mais la dynamique de la Parole nous atteint quand nous réalisons que l’autre du passage, l’autre qui est concerné par ce message, en réalité, c’est moi. 2. « Lors donc que viendra le maître de la vigne, que fera-t-il à ces vignerons-là ? ». Une question du Maître qui révèle l’implication affective et intellectuelle de ses auditeurs, qui regardent bien le miroir, sans se rendre compte que la personne en face, c’est eux-mêmes : « Il fera misérablement périr ces misérables, et il louera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en livreront les fruits en leur temps ». Tout est clair et logique, tant que cette parabole ne les concerne pas. Mais dès que les prêtres et les Pharisiens « comprirent bien qu’il les visait » la réaction est tout autre : « Tout en cherchant à l’arrêter, ils eurent peur des foules, car elles le tenaient pour un prophète ». Dans toute l’Écriture Jésus nous « vise », car elle est Parole de Dieu pour nous aujourd’hui. 3. En ce temps de Carême, le Seigneur nous propose une compénétration affective et effective, intellectuelle et pratique avec sa Parole. Nous pouvons vivre comme les enfants de Jacob, les frères de Joseph, croyant que la source de tous nos maux c’est quelqu’un d’autre. La vie, pour nous, peut se réduire à essayer de changer, à attendre le changement de quelqu’un d’autre, comme condition pour procéder à notre propre changement. Ah, si seulement telle ou telle personne s’appliquait enfin à elle-même ce passage de l’Évangile ! Commençons à changer le monde, d’abord en nous, en nous posant ces questions à la lumière de la liturgie d’aujourd’hui : si nous sommes conscients que nos péchés ont coûté la vie au Fils Bien-aimé de Dieu, pourquoi continuer sur cette voie ? Si la parabole de Jésus nous révèle tellement illogiques et tellement méprisables les vignerons qui maltraitent un propriétaire plein de bonté, pourquoi continuerai-je à malmener mes frères et à détruire la vigne du Seigneur qui est ma vie, la vie des autres ? Pourquoi rendre ces fruits de médiocrité à un Dieu qui mérite tout de moi ? Faisons de la Parole de Dieu le miroir de notre âme, pour nous regarder tels que nous sommes aux yeux du Seigneur. Dialogue avec le Christ Résolution |