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 - 28 avril 2024 - St Louis-Marie Grignon de Montfort
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Turquie : un anti-christianisme d’Etat ?

Alors que le pape arrive demain à Ankara pour une visite de 4 jours, la spoliation par l’Etat des biens immobiliers des communautés catholique, grecque orthodoxe et arménienne persiste. Après la Première Guerre mondiale, les non-musulmans (catholiques, mais surtout Grecs, Arméniens et Juifs) représentaient encore un bon tiers de la population de la vieille Stamboul. Aujourd’hui, ils sont moins de 100000. Installée depuis 1860 dans une petite rue du centre du Kadikoy, sur la rive asiatique du Bosphore, l’église des pères assomptionnistes a été saisie en 1990. Un père se souvient :

"Un papier officiel nous a été communiqué un matin, affirmant que le bâtiment est désormais inscrit au patrimoine de la République et appartient au ministère du Trésor"

Le dossier est remonté jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg. Il y a eu un accord à l’amiable en 2003 et les religieux sont restés. Après des années de fortes pressions de Bruxelles, le Parlement turc a voté il y a un mois une loi garantissant les propriétés des fondations religieuses y compris étrangères et la restitution de certains biens mis sous tutelle publique. Un vote à l’arraché, malgré l’hostilité des ultranationalistes et les réticences de la gauche.

Inspirée du modèle jacobin, la république laïque, fondée par Mustapha Kemal sur les décombres de l’Empire ottoman, a confisqué dès les années 20 tous les biens des confréries et des multiples fondations religieuses islamiques. La loi ne reconnaît pas les communautés religieuses, même comme associations. Catholiques et protestants sont ainsi considérés comme étrangers. En 1923, le traité de Lausanne reconnaissait toutefois des droits spécifiques à trois communautés « minoritaires » : les Grecs, les Arméniens et les Juifs. Ceux-ci pouvaient notamment conserver leurs fondations religieuses, gérant les biens dont les revenus servent à entretenir les lieux de culte ou les institutions communautaires. Mais elles restaient soumises à de nombreuses restrictions. Et, surtout, l’Etat a continué à faire main basse sur les immeubles et les terrains.

Sources : Libération et Le Salon Beige



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