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 - 28 avril 2024 - St Louis-Marie Grignon de Montfort
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Le pape Jean Paul II, Les jeunes face à la vocation et à la formation sacerdotale

« Nous vous écrivons, jeunes gens, parce que vous êtes forts et parce que la Parole de Dieu demeure en vous » (1 Jn 2,14)

Vous pouvez aimer et transformer votre société

Comme l’exposait le Saint-Père Jean-Paul II : « Nombreux sont les jeunes disponibles pour s’engager dans l’Eglise et dans le monde, si on leur propose une authentique responsabilité et si on leur offre une formation chrétienne intégrale ». Vous attendez une nouvelle aurore, un monde meilleur, comme le disait aussi Jean-Paul II, lorsqu’il a célébré le Grand Jubilé avec vous : « Comme sentinelles du matin, les jeunes attendent l’aurore d’un monde nouveau ».

Le monde a faim de pain spirituel, de la Parole de Dieu et d’un amour qui lui redonne vie. Nombreux sont les jeunes gens et les jeunes filles qui marchent vers leur perte, menés par les séductions de ce monde, et vers une civilisation que le Pape Jean-Paul II a nommé civilisation de mort.

Extraits de : Pastores Dabo Vobis - Jean-Paul II

Les nombreuses contradictions et potentialités dont sont marquées nos sociétés et nos cultures et, en même temps, nos communautés ecclésiales sont perçues et vécues avec une intensité toute particulière par le monde des jeunes, avec des répercussions immédiates et très fortes sur leur itinéraire éducatif. En ce sens, l’émergence et le développement des vocations sacerdotales chez les enfants, les adolescents et les jeunes s’affrontent continuellement à des obstacles et à des sollicitations.

Quelle puissance sur les jeunes que celle de la fascination de ce qu’on appelle la « société de consommation », regrette Jean-Paul II, qui les rend victimes et prisonniers d’une interprétation individualiste, matérialiste et hédoniste de l’existence humaine ! Le « bien-être », compris au sens matériel, tend à s’imposer comme l’unique idéal de vie, un bien-être à obtenir à n’importe quelle condition et à n’importe quel prix. Il en résulte le refus de tout sacrifice et l’abandon de tout effort pour rechercher et pour vivre des valeurs spirituelles et religieuses. La « préoccupation » exclusive de l’avoir supplante le primat de l’être ; et, en conséquence, les valeurs personnelles et interpersonnelles sont interprétées et vécues non selon la logique du don et de la gratuité, mais selon celle de la possession égoïste et de l’exploitation de l’autre.

Cela se retrouve spécialement dans la conception de la sexualité humaine déchue de sa dignité, à savoir d’être service de la communion et du don interpersonnels, pour être réduite à un simple bien de consommation. Ainsi, l’expérience affective de nombreux jeunes n’aboutit pas à la croissance harmonieuse et joyeuse de leur personnalité s’ouvrant à l’autre dans le don de soi, mais à une sérieuse régression psychologique et éthique ayant de lourdes conséquences sur leur avenir.

Pour beaucoup de jeunes, c’est une expérience déformée de la liberté qui est à la racine de ces tendances : loin d’être obéissance à la vérité objective et universelle, la liberté est vécue comme un assentiment aveugle aux forces de l’instinct et à la volonté de domination de chacun. Deviennent alors en quelque sorte naturels, du point de vue des mentalités et du comportement, l’effritement de l’adhésion intérieure aux principes moraux ; et, du point de vue religieux, sinon dans tous les cas, le refus explicite de Dieu, du moins l’indifférence ou une vie qui, même dans ses moments les plus significatifs et dans ses choix les plus décisifs, est vécue comme si Dieu n’existait pas. Dans ce contexte, la réalisation et même la compréhension du sens d’une vocation au sacerdoce deviennent difficiles ; car la vocation est un témoignage spécifique du primat de l’être sur l’avoir ; elle est aussi une reconnaissance du sens de la vie comme don libre et responsable de soi aux autres et comme disposition à se mettre entièrement au service de l’Évangile et du Royaume de Dieu dans le sacerdoce.

Même dans la communauté ecclésiale, le monde des jeunes constitue souvent un « problème ». En effet, si chez les jeunes encore plus que chez les adultes, il y a une forte tendance au subjectivisme de la foi chrétienne et à une appartenance seulement partielle et conditionnelle à la vie et à la mission de l’Église, dans la communauté ecclésiale on peine, pour toute une série de raisons, à organiser une pastorale des jeunes adaptée et vigoureuse : les jeunes risquent d’être abandonnés à eux-mêmes, aux prises avec leur fragilité psychologique, insatisfaits et critiques face à un monde d’adultes qui, ne vivant pas leur foi de façon cohérente et mûre, ne se présentent pas comme des modèles crédibles.

Il devient alors difficile de proposer aux jeunes une expérience intégrale et mobilisatrice de vie chrétienne et ecclésiale et de les y former. De ce fait, la perspective de la vocation au sacerdoce demeure éloignée des centres d’intérêt concrets des jeunes.

Cependant, il ne manque pas de situations stimulantes et positives pour susciter et favoriser dans le coeur des adolescents et des jeunes une nouvelle disponibilité ainsi qu’une véritable et authentique recherche de valeurs éthiques et spirituelles qui, par nature, offrent un terrain propice à l’éclosion de la vocation en vue d’un don total de soi au Christ et à l’Église dans le sacerdoce.

On note d’abord que se sont atténués certains phénomènes récents qui avaient provoqué bien des problèmes, comme la contestation radicale, les montées libertaires, les revendications utopiques, les formes de socialisation sans discrimination et la violence.

Par ailleurs, on doit reconnaître que les jeunes d’aujourd’hui, avec la force et la fraîcheur typiques de leur âge, sont porteurs d’idéaux qui s’insèrent peu à peu dans l’histoire : la soif de liberté, la reconnaissance de la valeur incommensurable de la personne, le besoin d’authenticité et de transparence, une nouvelle conception et un nouveau style de réciprocité dans les rapports entre hommes et femmes, la recherche convaincue et passionnée d’un monde plus juste, plus solidaire et plus uni, l’ouverture au dialogue avec tous, l’engagement pour la paix.

Chez beaucoup de jeunes de notre temps, expose Jean-Paul II, on note le développement si riche et si vivant de nombreuses et diverses formes de volontariat en réponse aux besoins de personnes dans des situations d’abandon et de précarité au sein de notre société ; cette disposition représente aujourd’hui un ressort éducatif particulièrement important, parce qu’il stimule et soutient les jeunes dans un mode de vie plus désintéressé, plus ouvert et plus solidaire avec les pauvres. Ce style de vie peut faciliter la compréhension, le désir et l’acceptation d’une vocation à un service stable et total envers les autres et notamment dans la voie de l’entière consécration à Dieu dans une vie sacerdotale.

Le récent effondrement des idéologies, la manière fortement critique de se situer face au monde des adultes qui n’offrent pas toujours un témoignage de vie inspirée par les valeurs morales et transcendantes, l’expérience même de camarades qui cherchent l’évasion dans la drogue et la violence, contribuent beaucoup à rendre plus vive et inévitable la question fondamentale des valeurs véritablement capables de donner la plénitude de leur sens à la vie, à la souffrance et à la mort. Chez beaucoup de jeunes, le désir religieux et le besoin de spiritualité se font plus explicites : d’où le désir d’expériences de désert et de prière, le retour à une lecture plus personnelle et habituelle de la Parole de Dieu et à une étude de la théologie.

Comme dans le cadre du volontariat, de même dans celui de la communauté ecclésiale, les jeunes deviennent des protagonistes toujours plus actifs, surtout dans la participation aux divers groupes, depuis les plus anciens mais renouvelés jusqu’aux plus récemment fondés : l’expérience d’une Église appelée à la « nouvelle évangélisation » par la fidélité à l’Esprit qui l’anime et selon les aspirations du monde éloigné du Christ mais qui a besoin de Lui, comme aussi l’expérience d’une Église toujours plus solidaire avec l’homme et avec les peuples dans la défense et la promotion de la dignité de la personne et des droits humains de tous et de chacun, tout cela ouvre le coeur et la vie des jeunes à des idéaux fascinants et engageants qui peuvent trouver leur réalisation concrète dans la suite du Christ et dans le sacerdoce.

Naturellement, cette situation humaine et ecclésiale, marquée d’une forte ambivalence, sera sous-jacente non seulement à la pastorale des vocations et dans la formation des futurs prêtres, mais encore dans le cadre de la vie et du ministère des prêtres et dans leur formation permanente. Ainsi, si l’on comprend les formes variées de « crises » vécues par les prêtres d’aujourd’hui dans l’exercice de leur ministère, dans leur vie spirituelle et dans l’interprétation même de la nature et de la signification du sacerdoce ministériel, on doit aussi reconnaître, avec joie et espérance, les nouvelles possibilités positives que le tournant historique actuel offre aux prêtres pour l’accomplissement de leur mission.



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