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 - 28 avril 2024 - St Louis-Marie Grignon de Montfort
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L’enseignement catholique affirme son identité

Près de 600 congressistes se réunissent aujourd’hui pour redire leur projet d’une scolarité chrétienne.

Quelques milliers d’enfants étudiraient aujourd’hui dans une centaine d’établissements privés catholiques hors contrat. Ces écoles primaires religieuses se multiplient « depuis deux ans », selon la Direction de l’enseignement catholique. Même si elles restent marginales, elles incitent l’enseignement catholique sous contrat d’association avec l’État à s’interroger sur son identité.

« Des parents nous estiment parfois trop tièdes, explique Paul Malartre, secrétaire général de l’enseignement catholique, mais on n’arrive pas à démêler s’ils souhaitent un établissement plus catholique que le nôtre ou s’ils recherchent plutôt une forme d’élitisme et d’homogénéité sociale . Un désir de rester entre soi. » L’enseignement catholique sous contrat, lui, refuse le communautarisme. Selon une étude récente, environ 20 % des enfants juifs y seraient scolarisés. Et le nombre de jeunes musulmans qui s’y inscrivent « ne cesse d’augmenter » tout comme celui des bouddhistes. « Les parents de ces enfants refusent l’absence de Dieu dans l’acte éducatif », souligne-t-on à la Direction de l’enseignement catholique.

Parallèlement, le nombre de parents d’enfants sans religion, à l’image d’une société déchristianisée, augmente fortement. Au point que l’évêque d’Avignon, Mgr Jean-Pierre Cattenoz, avait regretté en décembre dernier que « beaucoup d’écoles catholiques n’en portent que le nom ».

« Un risque d’indifférenciation »

Plusieurs tentations contradictoires traversent aujourd’hui le paysage éducatif catholique. Selon Paul Malartre, « il peut y avoir un risque d’indifférenciation au point que plus rien ne nous distingue de l’enseignement public en terme de projet éducatif ». Plus « préoccupant », selon lui, il existe une « demande accrue » de la part de certaines familles à vouloir un enseignement « privé-privé », au sens « libéral » du terme. « Les parents y sont des clients plus que des acteurs de la communauté éducative, trop exclusivement attachés à la réussite scolaire. »

Enfin, toujours pour Paul Malartre, « certains souhaiteraient qu’on agisse comme si tous nos élèves étaient catholiques ». La spécificité de l’enseignement catholique est de ne pas séparer « l’acte d’enseigner et l’acte d’éduquer et de donner un sens chrétien à l’homme et à la vie », entend rappeler aujourd’hui Paul Malartre devant six cents congressistes : « Nous insistons beaucoup sur le regard porté sur l’élève, dans les appréciations des bulletins, l’orientation. En tant qu’éducateurs chrétiens, nous n’avons pas le droit de désespérer les élèves. » En dépit de ses interrogations internes, le succès de l’enseignement catholique est loin de se démentir auprès des parents : cette année encore, l’inscription de 30 000 élèves devrait être refusée.

Par Marie-Estelle PECH



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