Fonds religieux : investissez sans pécher

Le Crédit Suisse surfe sur la vague des fonds religieux en proposant de créer un portefeuille basé sur des valeurs chrétiennes.

Investir, oui, mais seulement dans des actifs qui se veulent respectueux des valeurs chrétiennes. Si cette philosophie est la votre, alors la banque Crédit Suisse répondra à vos besoins. La deuxième banque du pays vient en effet de lancer un fonds d’investissement basé sur les principes religieux du christianisme. Baptisé "Christian Values Fund" et lancé il y a quelques semaines, ce fonds est le premier de la sorte à s’orienter vers des investissements qui respectent les valeurs chrétiennes en Suisse. "Le rendement de ce fonds peut être considéré comme étant plutôt conservateur, il ne va pas afficher les mêmes performances que les fonds spécialisés dans l’industrie du vice", soit les activités immorales, a déclaré un porte-parole de la banque. Ce fonds se veut également très large, puisqu’avec 100 euros, on peut déjà y participer" rajoute-t-il.

Terminé les titres immoraux, le fonds Christian Values Fund propose un portefeuille blanc immaculé, lavé des péchés de l’économie moderne. Ce fonds défend les valeurs de la famille, de la protection de l’environnement et de la défense des droits des petits producteurs. Il recommande ainsi des valeurs comme ABB, connue en Suisse pour sa politique favorable à la famille, grâce à des horaires souples et adaptés, ou Max Havelaar, qui défend les petits producteurs de bananes ou de cacao.

Le fonds soutient aussi des valeurs comme Nokia, ou Citigroup, pour leur engagement pour la défense de l’environnement. Oubliées les sociétés qui ont un rôle actif dans l’industrie du tabac, de la pornographie ou encore des armes. Les fabricants de moyens de contraception sont aussi exclus du fonds. Près de 700 actions auraient ainsi déjà été bannies.

L’idée de lancer ce fonds revient à une personnalité du Vatican, le prince de Windisch-Graez, qui a le titre de "gentilhomme du pape". L’homme, qui travaille au Vatican, aurait proposé l’idée de ce fonds à Crédit Suisse, qui s’est empressé de le mettre au point. Selon Philipp Röh, le manager du fonds, quelque 45 millions d’euros ont déjà été investis dans cet instrument financier, basé au Luxembourg. Les valeurs dans lesquelles le fonds investit doivent être conformes aux valeurs du christianisme, qu’elles soient catholiques ou protestantes. Afin d’obtenir l’aval du Vatican, la composition du fonds est soumise deux fois par an à un scan minutieux, organisé par une université italienne agrée par les hautes instances pontificales : la "Pontifical Athenaeum Regina Apostolorum."

Le Crédit Suisse propose également un autre fond religieux, nommé Al-Burag, mais celui-ci se destine à la communauté islamique. Lancé depuis fin mai, il se base sur les principes de la Charia. Depuis sa création, il aurait déjà récolté 42,2 millions de dollars. Selon Credit Suisse, il vise un rendement moyen annuel de 8% et est constitué uniquement d’actions.