Millénaire de la Basilique de Reims

Moins connue mais tout aussi belle que la cathédrale Notre-Dame, la basilique Saint-Remi de Reims est un haut lieu spirituel classé au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1991. Son millénaire est célébré cette année. Edifiée vers 570 pour abriter les reliques de celui qui fut l’archevêque de Reims de 459 à 533, la basilique sera reconstruite et agrandie à partir de 1007 sous l’impulsion des moines bénédictins qui animent alors ce lieu de pèlerinage très populaire. De cette époque caractérisée par l’épanouissement de l’art roman, la basilique actuelle conserve plusieurs témoignages, dont la grande nef et le transept.

Marquées par plusieurs temps forts depuis le début de l’année, les festivités culmineront la première semaine d’octobre avec des concerts, conférences, animations spirituelles, un rassemblement de jeunes... La fête de saint Remi, célébrée conformément à une tradition ancienne le premier dimanche d’octobre, revêtira cette année un caractère exceptionnel : la messe du 7 octobre à 16h sera présidée par le cardinal Godfried Danneels, archevêque de Malines-Bruxelles, qui sera pour l’occasion l’Envoyé spécial de Benoît XVI. Un temps fort pour ce diocèse qui recouvre l’arrondissement de Reims et le département des Ardennes mais aussi pour tous les chrétiens de France qui pourront s’associer à l’événement en écoutant RCF.

Une basilique dédiée à Saint Rémi

Après la mort de Remi (en 532 ou 533), un culte émerge rapidement autour de ses reliques, si bien que l’existence de la basilique attestée dès les années 570. Elle sera l’objet de plusieurs agrandissements significatifs, au IX puis au XIème siècle. A cette époque, on décide de reconstruire le sanctuaire pour faire face à l’affluence des pèlerins. Il s’agit non seulement d’une basilique dédiée au culte de saint Remi, mais aussi d’une abbatiale, puisque des moines bénédictins s’y étaient implantés vers 760 et y demeureront jusqu’à la Révolution. Une présence monastique de plus de mille ans qui continue de marquer le sanctuaire aujourd’hui, apprécié pour son climat de recueillement.

Sont donc commémorés cette année les mille ans de la pose de la première pierre de l’église abbatiale romane. Consacrée le 1er octobre 1049, la basilique connaîtra des transformations notables à la période gothique. Trésor architectural, le monument est aussi un haut lieu de l’histoire de France : des rois carolingiens y furent sacrés et inhumés et l’abbaye Saint-Remi fut étroitement associée au sacre des rois à la cathédrale. Deux événements ont particulièrement marqué la basilique au XXème siècle : les destructions infligées lors de la grande Guerre et la visite de Jean-Paul II le 22 septembre 1996.

Saint Rémy, prophète en son pays

Evêque de la province de Belgique Seconde à 22 ans... et pendant plus de 70 ans ! De cet épiscopat exceptionnellement long, émerge un événement : le baptême de Clovis à la Noël 498 (ou 499). « Retire humblement tes colliers, adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré », avait alors lancé Remi au roi des Francs. Un événement certes fondateur dans l’histoire de la France, mais qui est loin d’être le seul héritage laissé par le saint.
De fait, la mémoire populaire affectionne le « bon saint Remi », homme de prière pétri de charité, intellectuel brillant et pasteur audacieux. Un charisme exceptionnel qui allait permettre à Remi de faire face aux convulsions de son temps. Et quelles convulsions ! Sur fond de déliquescence de l’Empire romain, les Barbares se livrent à une lutte sans merci pour prendre le contrôle de la Gaule, répandant sur les terres chrétiennes des religions païennes et des hérésies, comme l’arianisme. Qu’à cela ne tienne, « l’apôtre des Francs » redouble de zèle : évangélisation des campagnes, aide aux pauvres, multiplication des miracles... Des miracles qui vont se perpétuer après sa mort, notamment en la basilique érigée en sa mémoire pour abriter ses reliques. Consacré le 1er octobre 852 au terme d’importants travaux, le sanctuaire sera reconstruit de 1007 à 1049 et ne cessera de subir des transformations par la suite, à la période gothique notamment. Saint protecteur de la ville et du diocèse de Reims, Remi est également le patron de la France, aux côtés de saint Martin et saint Denis, sainte Jeanne d’Arc et sainte Thérèse de Lisieux.

Pour plus d’infos : http://www.millenairesaintremi.fr/accueil.php