Catholic.net International English Espanol Deutsh Italiano Slovensko
 - 28 avril 2024 - St Louis-Marie Grignon de Montfort
Vous êtes ici: La une (News) » Le Pape publie une seconde Encyclique
 

Accueil

Le Pape publie une seconde Encyclique

Spe Salvi, la deuxième Encyclique du pontificat de Benoit XVI, consacrée à "l’espérance chrétienne", propose une critique du "l’ambiguïté du progrès", de la volonté d’un "monde parfait", de la "révolution prolétarienne" de Karl Marx ou encore du "refus de la vie éternelle". Face aux "petites espérances" de la vie, le pape y présente "la grande espérance" qu’est la foi en Dieu. Il donne enfin quelques "lieux d’apprentissage" de cette grande espérance que sont la prière, l’action, la souffrance et le Jugement dernier. L’Encyclique Spe Salvi, (Sauvés dans l’espérance), a été rendue publique le 30 novembre en milieu de journée.

Benoît XVI évoque ainsi dans sa deuxième Encyclique la nécessité d’une “autocritique de l’ère moderne dans un dialogue avec le christianisme et avec sa conception de l’espérance“. Pour le pape, “les chrétiens (...) doivent apprendre de manière renouvelée en quoi consiste véritablement leur espérance, ce qu’ils ont à offrir au monde et ce que, à l’inverse, ils ne peuvent pas offrir“.

Aux yeux du pape, “l’ambiguïté du progrès“ est “évidente“ car s’il “offre de nouvelles possibilités pour le bien“, il “ouvre aussi des possibilités abyssales de mal - possibilités qui n’existaient pas auparavant“. “Si au progrès technique ne correspond pas un progrès dans la formation éthique de l’homme, dans la croissance de l’homme intérieur, alors ce n’est pas un progrès, mais une menace pour l’homme et pour le monde“, explique en effet Benoît XVI.

“Les temps modernes ont fait grandir l’espérance de l’instauration d’un monde parfait qui, grâce aux connaissances de la science et à une politique scientifiquement fondée, semblait être devenue réalisable“, explique encore Benoît XVI. Le pape s’arrête alors sur “les deux étapes essentielles de la concrétisation politique de cette espérance“, à commencer par la Révolution Française (1789) “comme tentative d’instaurer la domination de la raison et de la liberté, maintenant aussi de manière politiquement réelle“.

L’erreur fondamentale du marxisme

“Après la révolution bourgeoise de 1789, l’heure d’une nouvelle révolution avait sonné, la révolution prolétarienne“, explique-t-il. “Karl Marx (...) chercha à lancer ce grand pas nouveau“. “Sa promesse, grâce à la précision des analyses et aux indications claires des instruments pour le changement radical, a fasciné et fascine encore toujours de nouveau“, explique Benoît XVI. “Mais avec sa victoire, l’erreur fondamentale de Marx a aussi été rendue évidente“.

Pour le pape, si Marx “a indiqué avec exactitude comment réaliser le renversement (...) il ne nous a pas dit comment les choses auraient dû se dérouler après“. L’erreur de Marx, selon Benoît XVI, est d’avoir “oublié que l’homme demeure toujours homme“. “Sa véritable erreur est le matérialisme : en effet, l’homme n’est pas seulement le produit de conditions économiques, et il n’est pas possible de le guérir uniquement de l’extérieur, créant des conditions économiques favorables“.

Benoît XVI explique aussi que “ce n’est pas la science qui rachète l’homme“ car celui-ci “est racheté par l’amour“. Pour le pape, “l’homme a besoin de Dieu, autrement, il reste privé d’espérance“. “Il est vrai que celui qui ne connaît pas Dieu, tout en pouvant avoir de multiples espérances, est dans le fond sans espérance, sans la grande espérance qui soutient toute l’existence“, affirme-t-il encore.

Petites et grande espérances

“Tout au long des jours, l’homme a de nombreuses espérances - les plus petites ou les plus grandes -, variées selon les diverses périodes de sa vie“. “Dans sa jeunesse, ce peut être l’espérance d’un grand amour qui le comble ; l’espérance d’une certaine position dans sa profession, de tel ou tel succès déterminant pour le reste de la vie“, donne en exemple Benoît XVI. “Il paraît évident que l’homme a besoin d’une espérance qui va au-delà“. Il a besoin de “cette grande espérance“ qui “ne peut être que Dieu seul, qui embrasse l’univers et qui peut nous proposer et nous donner ce que, seuls, nous ne pouvons atteindre“.

“Peut-être aujourd’hui de nombreuses personnes refusent-elles la foi simplement parce que la vie éternelle ne leur semble pas quelque chose de désirable“, se demande aussi le pape. “Continuer à vivre éternellement - sans fin - apparaît plus comme une condamnation que comme un don“, explique-t-il, car “vivre toujours, sans fin“, cela peut être “ennuyeux et en fin de compte insupportable“. Pour lui, il y a “une contradiction dans notre attitude“ car si “nous ne voulons pas mourir“, “nous ne désirons même pas (...) continuer à exister de manière illimitée“.

Les “lieux“ de l’espérance

Benoît XVI donne enfin quatre “lieux d’apprentissage“ de l’espérance que sont la prière, l’action, la souffrance et le Jugement. Par la prière, “l’homme doit apprendre ce qu’il peut vraiment demander à Dieu“. “Il doit apprendre qu’on ne peut pas prier contre autrui“, qu’on “ne peut pas demander des choses superficielles et commodes que l’on désire dans l’instant“, explique-t-il.

“Tout agir sérieux et droit de l’homme est espérance en acte“, affirme-t-il encore, soulignant que “je peux toujours encore espérer, même si apparemment pour ma vie ou pour le moment historique que je suis en train de vivre, je n’ai plus rien à espérer“.

Si “nous devons tout faire pour surmonter la souffrance (...), l’éliminer complètement du monde n’est pas dans nos possibilités“, affirme encore Benoît XVI. Pour lui, “une société qui ne réussit pas à accepter les souffrants et qui n’est pas capable de contribuer, par la compassion, à faire en sorte que la souffrance soit partagée et portée aussi intérieurement est une société cruelle et inhumaine“.

Le Jugement dernier, lieu d’espérance

Enfin, le pape considère le “Jugement dernier“ comme un “lieu d’apprentissage et d’exercice de l’espérance“. “L’image du Jugement final est en premier lieu non pas une image terrifiante, mais une image d’espérance“ qui “appelle à la responsabilité“, soutient Benoit XVI. Le pape mentionne aussi “un motif“ important pour “la pratique de l’espérance chrétienne“ : la prière pour les défunts. Grâce à “l’Eucharistie, à la prière et à l’aumône, ‘repos et fraîcheur’ peuvent être donnés aux âmes des défunts“, explique-t-il.

Benoît XVI évoque enfin la doctrine du purgatoire et de l’enfer. Il peut y avoir des “personnes en qui tout est devenu mensonge ; des personnes qui ont vécu pour la haine et qui en elles-mêmes ont piétiné l’amour“. “C’est une perspective terrible, mais certains personnages de notre histoire laissent distinguer de façon effroyable des profils de ce genre“, reconnaît le pape. “Dans de semblables individus, il n’y aurait plus rien de remédiable et la destruction du bien serait irrévocable : c’est cela qu’on indique par le mot ‘enfer’“. “Mais dans la souffrance de cette rencontre, où l’impur et le malsain de notre être nous apparaissent évidents, se trouve le salut“.

Lire l’encyclique Spe Salvi



Accueil | Version Mobile | Faire un don | Contact | Qui sommes nous ? | Plan du site | Information légales