Nicolas Sarkozy reçu au Vatican par Benoît XVI

Nicolas Sarkozy a été reçu jeudi par le pape Benoît XVI lors de sa première visite de chef d’Etat au Vatican où il devait recevoir en outre le titre de "chanoine honoraire" de la basilique de Saint-Jean-de-Latran, un privilège accordé à tous les présidents français.

"Merci de me recevoir", a déclaré au pape le président français à son arrivée solennelle dans le bureau du souverain pontife où l’escortait une haie de gardes suisses.

Le président français et Benoît XVI se sont entretenus en tête-à-tête durant une demi-heure et auraient, selon des sources vaticanes, évoqué notamment la question de la laïcité au sein de la société française. A l’issue de l’entretien qui s’est déroulé en français ("je l’ai appris à l’école", a précisé Benoît XVI), le chef de l’Etat a offert au pape le livre qu’il a écrit sur la République et les religions tandis que celui-ci lui remettait une médaille commémorative de son pontificat.

Le chef de l’Etat a rencontré ensuite le cardinal-secrétaire d’Etat, Tarcisio Bertone, numéro 2 du Vatican.

Comme c’est l’usage pour un président de la France, "fille aînée" de l’Eglise, M. Sarkozy devait être fait dans l’après-midi, "unique chanoine honoraire" de Saint-Jean-de-Latran, un titre conféré au souverain ou président français depuis Henri IV. Cet honneur remonte à la conversion du roi protestant au catholicisme (1593) après qu’il eut décidé d’offrir les revenus de l’abbaye de Clairac (Lot-et-Garonne), au chapitre (ensemble des chanoines) de la basilique Saint-Jean-de-Latran.

Sous la Ve République, depuis 1957 et le président René Coty, tous les présidents ont accepté le titre, même si deux d’entre eux, Georges Pompidou et François Mitterrand, ne sont jamais venus en prendre possession à la basilique.

Au-delà de cet aspect honorifique, le voyage de M. Sarkozy "sera surtout pour lui l’occasion de redire son respect et son attachement, non à une religion en particulier (...) mais à la question spirituelle, puisqu’il a toujours considéré qu’elle était au coeur de la vie de nos concitoyens, quelle que soit leur confession", selon son porte-parole David Martinon.

Nicolas Sarkozy a plusieurs fois mis en avant son appartenance au catholicisme et qualifié de "déterminante" la part du christianisme dans l’identité nationale française. Le président Sarkozy a exprimé ses positions sur la religion dans son ouvrage, paru en 2004," La République, les religions, l’espérance" (éditions du Cerf), co-écrit avec le prêtre dominicain Philippe Verdin, qui fait partie de sa délégation à Rome.

M. Sarkozy devrait également aller se recueillir sur la tombe de Jean Paul II, et rencontrer dans l’après-midi son homologue Giorgio Napolitano avant de dîner avec les chefs de gouvernement italien Romano Prodi et espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, avec au menu le projet de l’Union méditerranéenne.

Parmi les membres de la délégation qui accompagne Nicolas Sarkozy et qui ont été présentés individuellement à Benoît XVI par le président lui-même figurent, outre le père Verdin, l’ancien ministre Dominique Perben, le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, l’académicien Max Gallo, le père Guy Gilbert ainsi que l’artiste comique Jean-Marie Bigard.