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 - 28 avril 2024 - St Louis-Marie Grignon de Montfort
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« L’humilité intellectuelle » est la première règle pour qui scrute la Bible

« L’humilité intellectuelle est la première règle pour celui qui cherche à pénétrer les réalités surnaturelles en partant du livre sacré », explique Benoît XVI en prenant l’exemple de saint Grégoire le Grand.

Benoît XVI a en effet évoqué pour la seconde fois ce mercredi, place Saint-Pierre, la figure du pape Grégoire le Grand, et spécialement ses écrits.

Une lecture humble de l’Ecriture

Le pape rappelait qu’on a gardé de lui un Registre de plus de 800 lettres, mais surtout des « écrits de caractère exégétique », spécialement son « Commentaire moral à Job », ou « Moralia in Iob », les « Homélies sur Ezéchiel » et les « Homélies sur les Evangiles ». S’y ajoute, disait le pape, « une importante œuvre de caractère hagiographique, les « Dialogues », écrite pour l’édification de la reine lombarde Théodelinde ».Enfin, « l’œuvre principale et la plus célèbre est sans aucun doute la « Règle pastorale », que le Pape rédigea au début de son pontificat dans le but précis de présenter un programme ».

Mais qu’est-ce qui inspire l’écrivain ? « Il veut simplement, explique Benoît XVI, être la bouche du Christ et de son Eglise, sur le chemin qu’il faut parcourir pour arriver à Dieu ».

Pour ce qui est de la lecture de la Bible, « il pensait que le chrétien ne devait pas tellement tirer des connaissances théoriques de l’Ecriture Sainte, mais plutôt la nourriture quotidienne pour son âme, sa vie d’homme dans ce monde », souligne Benoît XVI.

Et d’expliquer : « Aborder l’Ecriture uniquement pour satisfaire son propre désir de connaissance signifie céder à la tentation de l’orgueil et s’exposer ainsi au risque de glisser dans l’hérésie. L’humilité intellectuelle est la première règle pour celui qui cherche à pénétrer les réalités surnaturelles en partant du livre sacré ».

Humilité et compétence, souligne le pape : « L’humilité n’exclut pas du tout, bien sûr, l’étude sérieuse ; mais si l’on veut que celle-ci soit bénéfique sur le plan spirituel, en permettant d’entrer réellement dans la profondeur du texte, l’humilité demeure indispensable. Ce n’est qu’avec cette attitude intérieure que l’on écoute réellement et que l’on perçoit enfin la voix de Dieu ».

Benoît XVI explique que « lorsqu’il s’agit de la Parole de Dieu, comprendre n’est rien, si la compréhension ne conduit pas à l’action » et il cite Grégoire le Grand : « Le prédicateur doit tremper sa plume dans le sang de son cœur ; il pourra ainsi arriver également jusqu’à l’oreille de son prochain ».

Les différents sens de l’Ecriture

« Le grand Pape ressent le devoir d’orienter les pasteurs et les fidèles sur l’itinéraire spirituel d’une lectio divina éclairée et concrète, inscrite dans le contexte de sa propre vie », souligne le pape.

Dans son « Commentaire moral de Job », souligne Benoît XVI, Grégoire évoque trois sens de l’Ecriture : littéral, allégorique et moral, qui sont, explique-t-il, « des dimensions du sens unique de l’Ecriture Sainte.

Mais saint Grégoire privilégie le sens moral : « L’idéal moral, commente-t-il, consiste toujours à réaliser une intégration harmonieuse entre la parole et l’action, la pensée et l’engagement, la prière et le dévouement aux devoirs de son propre état : telle est la route pour réaliser cette synthèse grâce à laquelle le divin descend dans l’homme et l’homme s’élève jusqu’à l’identification avec Dieu. Le grand Pape trace ainsi pour le croyant authentique un projet complet de vie ; c’est pourquoi le « Commentaire moral à Job » constituera au cours du Moyen-âge une sorte de Somme de la morale chrétienne ».

Les « Homélies sur les Evangiles » sont également d’une grande importance et d’une grande beauté.

« Le texte peut-être le plus organique de Grégoire le Grand est la Règle pastorale, écrite au cours des premières années de pontificat. Dans celle-ci, Grégoire se propose de tracer la figure de l’évêque idéal, maître et guide de son troupeau », explique Benoît XVI.

Pour une action pastorale efficace

Une des points forts de cet enseignement est qu’une « action pastorale efficace demande ensuite qu’il connaisse ses destinataires et qu’il adapte ses interventions à la situation de chacun : Grégoire s’arrête pour illustrer les différentes catégories de fidèles avec des annotations judicieuses et précises, qui peuvent justifier l’évaluation de ceux qui ont également vu dans cette œuvre un traité de psychologie. On comprend à partir de cela qu’il connaissait réellement son troupeau et parlait de tout avec les personnes de son temps et de sa ville »..

Son autre œuvre, les « Dialogues », est également « significative », ajoute le pape qui relève notamment que « le livre II est entièrement consacré à la figure de Benoît de Nursie et est l’unique témoignage antique sur la vie du saint moine, dont la beauté spirituelle paraît dans ce texte avec une grande évidence ».

S’arrêtant aux relations du pape Grégoire avec les patriarches d’Antioche, d’Alexandrie et de Constantinople elle-même, Benoît XVI faisait observer : « Il se soucia toujours d’en reconnaître et d’en respecter les droits, en se gardant de toute interférence qui en limitât l’autonomie légitime ».

Et de conclure : « Grégoire était resté un simple moine dans son cœur, et c’est pourquoi il était absolument contraire aux grands titres. Il voulait être - telle est son expression - servus servorum Dei. Ce terme forgé par lui n’était pas dans sa bouche une formule pieuse, mais la manifestation véritable de son mode de vivre et d’agir ».

Anita S. Bourdin



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