Inauguration du collège des Bernardins

Aujourd’hui et après cinq ans de travaux le collège des Bernardins va être inauguré par le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication, Bertrand Delanoë, maire de Paris et Jean-Paul Huchon, président du Conseil Régional Ile-de-France.

Situé rue de Poissy, dans le Ve arrondissement et proche de la Seine, il ouvre ses portes au public les 5, 6 et 7 septembre avant de recevoir le pape Benoit XVI le vendredi 12 septembre à l’occasion de son voyage en France où il tiendra une conférence auxquels assisteront 600 personnes du monde de la culture.

Édifié par les cisterciens au long du XIIIème siècle pour la formation des frères, ce lieu deviendra vite un des cœurs de la vie intellectuelle en Europe durant le Moyen-Age. Vendu comme bien national lors de la Révolution, il deviendra prison, entrepôt, école, puis, plus récemment, caserne de pompiers avant d’être racheté par le diocèse de Paris en 2001.

La grande nef du XIIIe siècle à double colonnade gothique (jadis réfectoire et dortoir) est destinée à l’accueil et aux expositions. Mais les transformations les plus spectaculaires ont eu lieu au sous-sol et dans les combles.

Sous la nef, le cellier roman a retrouvé son niveau d’origine : les piliers romans avaient été enterrés pour assurer la stabilité de l’édifice et le protéger des crues de la Bièvre. Renforcés par de micropieux, ils ont pu être dégagés. Le cellier abrite six salles de cours aux cloisons de bois et communique avec une bibliothèque neuve, créée sous la rue de Poissy.

Le grand comble a fait l’objet d’un travail remarquable pour abriter deux auditoriums (le plus grand a 250 places) avec une salle de régie high-tech. Aux deux extrémités, deux rosaces ont été l’une restaurée, l’autre reconstituée. À cet bel ensemble architectural de trois étages s’ajoutent un escalier du XVIIIe siècle, une sacristie du XIVe, vestige d’une église détruite, et un petit jardin.

Bois, pierre et verre, des matériaux sobres et nets pour garder la simplicité cistercienne, tout en lui apportant confort et performances techniques. Ainsi, pour ne pas peser sur la voûte de la nef, les étages ont été suspendus par des tirants d’acier à la nouvelle charpente métallique de la toiture. Et le bâtiment bénéficie d’une climatisation géothermique. Le coût global de l’entreprise se monte à environ 50 millions d’euros, en comptant l’acquisition des bâtiments, qui ont été cédés à l’association diocésaine par le Conseil de Paris en 2000, pour 1,90 million d’euros.

Les Bernardins retrouvera sa vocation initiale de lieu de formation. Le bâtiment accueillera l’Ecole Cathédrale, qui reçoit 3000 étudiants chaque année, dont les séminaristes du diocèse de Paris.
Le collège sera aussi un espace de dialogue et de débat. Les "mardi de Bernardins" réuniront chaque semaine des personnalités pour un débat de société. De nombreuses conférences, colloques sont déjà organisés. Sur la programmation future, on peut déjà remarquer la venue de personnes renommées comme Jean-Pierre Raffarin, François Bayrou, Régis Debray, Pierre Manent ou encore René Girard.
Enfin, le lieu aura aussi une présence artistique importante : musique, cinéma, exposition d’art contemporain.