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 - 28 avril 2024 - St Louis-Marie Grignon de Montfort
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L’incroyable aventure de la famille missionnaire de Romain et Reinaldes

Romain et Renaildes sont un couple un peu spécial : ils ont tout laissé pour traverser l’Amérique Latine en autobus avec leurs enfants pendant 2 ans envoyé par la conférence des évêques d’Amérique Latine. Pendant 2 ans, ils voyagent et s’arrêtent dans un lieu pendant un à trois mois pour partager et faire vivre l’Evangile pour les plus pauvres et au service des plus pauvres. Nous les avons rencontrés et ils nous partagent leur expérience.

Romain et Renaildes de Chateauvieux, vous avez trois enfants, vous vous êtes lancé dans une drôle d’aventure, mais avant de bien vouloir nous dire ce que vous vivez, pouvez-vous vous présenter, votre parcours, votre origine ?

Renaildes. Moi je viens du Brésil, de Salvador de Bahia. Je suis une fille des favelas. J’ai grandi dans une famille très humble et sans aucune éducation religieuse. Mes parents se sont séparés car le peu d’argent que mon père gagnait, il le buvait et battait ma mère. A l’âge de 17 ans, en ouvrant par hasard la Bible, je suis tombé sur la Passion du Christ et j’ai découvert pour la première fois ce Dieu d’Amour...ce jour-là, j’ai été profondément touché d’apprendre l’existence d’un Dieu si grand qui avait donné sa vie pour moi...dans mon cœur est venu naturellement le désir de tout donné pour Lui ! J’ai commencé à aller à l’église de mon quartier, j’y ai vécu une vraie conversion puis a grandi en moi le désir de donner toujours plus à Celui qui avait TOUT donné. Alors que je n’avais que 17 ans, j’ai demandé à être accueillie dans la Communauté Bernadette, une communauté de jeunes missionnaires qui travaillaient au cœur de mon quartier. J’y ai vécu pendant 6 ans ! J’y ai appris l’amour de la prière, l’amour de ma propre pauvreté et l’amour de la mission...j’y ai aussi rencontré l’amour de ma vie...celui qui allait devenir mon mari !

Romain. Moi j’ai grandi entre l’île de la Réunion et Marseille. Je viens d’une famille géniale où nous n’avons jamais manqué de rien. Je suis architecte-urbaniste de formation. J’ai vécu pour ma part une conversion radicale au Brésil, dans la favela où a grandi Réna. Accueilli par la Communauté Bernadette, j’ai vécu à Salvador de Bahia une réelle rencontre avec le Christ souffrant, présent dans la personne d’un pauvre. Lors de cette rencontre très forte, le Seigneur a dit à mon cœur cette phrase qui est resté gravée au fer rouge dans mon âme : « Romain, le bonheur que tu recherches, c’est au service des pauvres que tu le trouveras... ». Ce jour-là j’ai compris que ma vocation était d’être missionnaire pour l’Eglise et pour les pauvres. J’ai découvert au Brésil la force de la prière, la « richesse » des pauvres, la joie du don de soi dans la mission et j’ai découvert aussi celle qui est aujourd’hui ma femme !

Vous vous êtes donc rencontrés au Brésil, comment vous êtes-vous mariés ?

Romain. Quand j’ai connu Réna, j’étais sûr qu’elle serait carmélite ! Manque de bol, je suis tombé amoureux d’elle. De son côté, elle était persuadé que j’allais rentrer au séminaire ! Manque de bol aussi, elle est aussi tombée amoureuse de moi ! Mais nous ne nous sommes rien dit, dans le profond respect que nous avions de la vocation de chacun. Après quelques mois passés au Brésil, je suis rentré en France, un peu à contre cœur, pour terminer mes études. Durant un an et demi nous n’avons pas eu de nouvelles l’un de l’autre. De retour au Brésil avant de passer mon diplôme d’architecture, nous nous sommes revus. Nous avons eu à ce moment-là la claire vision de notre vocation : être une famille missionnaire pour l’Eglise et pour les pauvres. Nous nous sommes mariés un an plus tard dans cette même favela de Salvador de Bahia.

Dans une société où le bien-être est recherché, vous dénotez par votre attitude face à pauvreté. Qu’est-ce qu’elle représente pour vous ?

Rena. Quand nous nous sommes mariés nous avons demandé trois cadeaux de mariage au Seigneur en échange de nos vies. Le premier c’est le cadeau de la prière. Le second c’est le cadeau de la pauvreté et enfin le dernier c’est la grâce d’être missionnaire toute notre vie… jusque dans l’éternité ! La pauvreté est donc un des cadeaux de mariage que nous avons demandé à Dieu. Elle est pour nous source de grande joie, de grande liberté. Elle est aussi pour nous le moyen de nous remettre entre les mains de la Providence...recevoir de Dieu juste ce qu’il faut !

Aujourd’hui vous vivez de la mission, pouvez-vous nous décrire un peu ce que vous vivez ?

Romain. Janvier 2007, nous avons été envoyés par un organisme de solidarité international pour ouvrir une mission aux Etats-Unis, près d’Atlanta. Nous avons vécu pendant deux ans au milieu des immigrés clandestins venus d’Amérique latine en quête d’une vie meilleure. Nous avons eu la joie de travailler avec Richard et Danielle Borgman avec qui nous avons ouvert le Centre Jean Paul II. Ce centre missionnaire a deux volets, un premier qui regroupe les projets sociaux mis en place pour les pauvres du quartier et un second qui concerne toute la partie pastorale et évangélisation. A la suite de cette mission aux Etats-Unis, nous avons reçu de multiples demandes des habitants de notre quartier à aller chez eux pour réaliser un temps de mission. Nous avons alors remis cette demande entre les mains de l’Eglise et après un temps de discernement nous avons été envoyé par la Conférence des évêques du Brésil en partenariat avec le Conseil Episcopal de l’Amérique latine pour parcourir le continent américain et aller là où l’Eglise a un réel besoin de missionnaires. A bord d’un ancien schoolbus américain réaménagé en maison missionnaire, nous avons parcouru ces deux dernières années le Mexique et l’Amérique Centrale. Fin Octobre, nous repartons pour l’Amérique latine. Au programme quatre missions : la Colombie, le Chili, l’Argentine puis enfin le Brésil. Nous réalisons dans les lieux où nous sommes envoyés des missions de trois mois. Deux mois intenses avec des activités proposées pour les enfants, les jeunes, les couples, les personnes âgées puis un troisième mois dédiés à la formation de relais ou leaders. Ces personnes sont celles qui après notre départ permettent la continuité et la croissance de chaque mission.

Cette mission marque-t-elle profondément votre vie de famille, certains moments ne doivent pas toujours être évident, notamment le changement de lieu et de pays régulier.

Rena. Effectivement, notre famille est toute imprégnée de la mission. Les enfants ressentent la joie de vivre au milieu de gens simples et ressentent aussi la joie de l’aventure. Pour notre couple, la mission est bien évidemment un challenge exigeant. Elle nous permet de grandir dans l’amour, la communication et le pardon. La mission nous pousse chaque jour à un peu plus d’audace et nous remplit chaque fois aussi de cette joie unique qui est celle du don de soi même pour le Christ et son Eglise.

Comme on peut le voir, vous avez un désir profond d’être missionnaire, ou d’évangéliser, pouvez-vous me dire ce qu’est pour vous un missionnaire ?

Romain. Un missionnaire c’est avant tout un disciple, un apôtre, un amoureux du Christ et de son Eglise. C’est celui qui annonce par toute sa vie, ses actes, ses paroles, ses sacrifices parfois, l’amour de Jésus pour les hommes, pour le monde et de manière particulière pour les pauvres et les petits. Je crois qu’un missionnaire c’est celui qui dans la confiance se laissent guider par l’Esprit Saint et se met à sa disposition afin de devenir un petit instrument faible dans les mains d’un Dieu tout puissant qui par amour veut rejoindre et sauver chacun de ses enfants.

Beaucoup ont peur de l’évangélisation, ne faut-il pas beaucoup de confiance en soi et de courage pour évangéliser ?

Romain. L’expérience très impressionnante que nous faisons en mission est que plus nous nous faisons petits et dociles, plus le Seigneur a la place pour faire de grandes choses. Donc je pense que pour évangéliser il ne faut surtout pas une grande confiance en soi mais plutôt une immense confiance en Dieu. Bien évidemment il faut le courage et l’audace de dire « oui...me voici », mais il faut aussi l’acte de foi pour croire qu’à travers un pauvre pécheur comme moi, le Seigneur veut rejoindre celui vers qui Il m’envoie.

Pensez-vous que l’Eglise manque de couples missionnaires comme vous ?

Rena. Comme nous...comme nous...bien sûr que non...mais nous voyons qu’aujourd’hui l’Esprit Saint suscite dans le cœur de nombreux jeunes et de nombreux couples le désir de la mission. Toute l’Eglise cherche aujourd’hui a retrouvé un nouveau dynamisme missionnaire. Ce nouvel élan passera bien évidemment par les évêques, les prêtres, les religieux mais aussi par les laïcs. Nous avons une grande espérance de voir se lever des jeunes, des couples, des familles pour répondre aux besoins missionnaires de l’Eglise d’aujourd’hui.

Vous pouvez aider Romain et Rena, en allant voir leur site, en cliquant ici, ou grâce à un don, en cliquant ici.

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