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 - 28 avril 2024 - St Louis-Marie Grignon de Montfort
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Le Saint-Siège rejette les accusations de Carla Del Ponte

Le Vatican a rejeté mardi 20 septembre les accusations du procureur Carla Del Ponte selon laquelle un général croate accusé de crimes de guerre serait caché dans un couvent en Croatie. Le procureur du Tribunal pénal international (TPI) pour l’ex-Yougoslavie a affirmé que le Vatican protégeait un important criminel de guerre, le général Ante Gotovina, dans un entretien accordé au quotidien britannique "Daily Telegraph".

Le Saint-Siège a demandé au procureur du TPI de fournir les indices précis lui permettant de dire que le général Ante Gotovina s’y est réfugié "afin de pouvoir entrer en contact avec l’autorité ecclésiastique compétente". Réagissant à une information du "Daily Telegraph" du 20 septembre 2005, le porte-parole du Saint-Siège Joaquin Navarro-Valls a précisé que la Secrétairie d’Etat ne peut pas "collaborer de façon institutionnelle avec les tribunaux".

L’ex-général en fuite, âgé aujourd’hui de 49 ans, aurait supervisé le massacre de 150 civils serbes ainsi que la déportation forcée de 200’000 personnes. Il aurait commis ces crimes au cours d’une offensive croate dans la région de la Krajina, une région peuplée de Serbes, en août 1995. Cette offensive, baptisée Opération "Oluja" (Tempête), a purifié "ethniquement" cette partie de la Croatie. Considéré par nombre de Croates comme un "grand héros", Gotovina est recherché depuis 2001 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Selon Carla Del Ponte, qui a déclaré s’être rendue au Vatican en juillet dernier et y avoir rencontré le secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les Etats, Mgr Giovanni Lajolo, le général Gotovina serait caché dans un monastère franciscain en Croatie et le Saint-Siège serait capable de le localiser.

D’après le procureur du TPI, le Vatican pourrait déterminer exactement et en quelques jours lequel des 80 monastères de Croatie héberge le criminel de guerre. Mais "j’ai soulevé la question auprès du Vatican, et le Vatican refuse totalement de coopérer avec nous (...) Ils affirment qu’ils ne disposent pas d’information, mais je ne le crois pas. Je pense que l’Eglise catholique a des services de renseignements très développés", a-t-elle déclaré, en déplorant le "mur de silence" qui lui était opposé.

Elle s’est dit très déçue "en tant que catholique" et demande que le Vatican répudie une déclaration récente de Mgr Mile Bogovic, évêque de Gospic-Senj, qualifiant le tribunal de La Haye dirigée par Carla Del Ponte de "tribunal politique" dont le but est de dénaturer le passé de la Croatie. Pour le prélat croate, rapporte le "Daily Telegraph", le général Gotovina est "un symbole de victoire".

Selon le journal britannique, c’est frustrée par des mois d’appels secrets mais sans résultat auprès de responsables du Vatican, y compris un appel directement adressé au pape Benoît XVI, que Mme Del Ponte a décidé de rendre sa démarche publique.

Lors de sa rencontre avec le procureur du TPI, le secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les Etats lui a demandé "d’indiquer avec une certaine précision les indices à partir desquels elle a estimé que le général Ante Gotovina s’est réfugié dans des édifices religieux définis de Croatie, de manière à pouvoir entrer en contact avec l’autorité ecclésiastique compétente", a déclaré en réponse le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège. "De précédentes recherches avaient en fait donné un résultat négatif", a-t-il précisé. Il a aussi expliqué que Mme Del Ponte n’a jusqu’ici répondu "d’aucune façon" à la demande de Mgr Lajolo.

En outre, lors de la rencontre accordée "en réponse" à la demande "d’informations et d’interventions" de Carla Del Ponte, Mgr Lajolo a fait savoir que la Secrétairie d’Etat n’est pas un organe du Saint-Siège qui peut collaborer de façon institutionnelle avec les tribunaux, a encore affirmé Joaquin Navarro-Valls.

Ancien officier de la Légion étrangère française, le Croate Ante Gotovina est, avec les Serbes Radovan Karadzic et Ratko Mladic, l’un des plus importants criminels de guerre recherchés par le TPI.

Les accusations de Carla Del Pont ont également été rejetées par l’Eglise catholique croate. Elle affirme ne rien savoir où se cache l’homme en question.

Source : Apic



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