Taizé : 50.000 jeunes rassemblés à Milan

Cinquante mille jeunes catholiques, protestants et orthodoxes participaient jeudi à Milan (nord de l’Italie) à la rencontre européenne annuelle de la communauté oecuménique de Taizé, qui se tient pour la première fois sans son fondateur Frère Roger, assassiné le 16 août dernier.

Après Lisbonne, Paris, Budapest et Barcelone, c’est la capitale de Lombardie qui a été choisie pour accueillir jusqu’au 1er janvier 2006 la 28ème rencontre de la communauté basée à Taizé, petit village français de Saône-et-Loire (centre-est), et qui veut rapprocher toutes les confessions chrétiennes.

Au menu des rencontres, des discussions et des réflexions sur "le sens de l’Eucharistie" mais aussi sur "les pauvres à l’heure de la mondialisation" ou encore sur "le défi de l’immigration".

L’Italie compte naturellement le plus grand nombre de représentants (22.000) parmi la foule qui se presse dans les allées et salles de conférence de la Fiera de Milan, suivie par la Pologne qui a envoyé 11.000 jeunes et la Roumanie 2.800, selon la communauté, qui a comptabilisé 50.OOO participants.

Chacun d’entre eux a reçu à son arrivée une lettre inachevée du frère Roger Schultz, fondateur de la communauté, poignardé le 16 août 2005 par une déséquilibrée.

"Nous ressentons beaucoup l’absence de Frère Roger, surtout qu’il a été l’initiateur de ces rencontres européennes. Il avait devancé son temps en organisant dès les années 1980 des rencontres est-ouest entre les jeunes Européens, et avait donc très tôt su répondre à ce besoin d’être ensemble", a indiqué jeudi à l’AFP Frère Aloïs, 51 ans, successeur de Frère Roger.

"Aujourd’hui il y a trop souvent une recherche identitaire dans sa confession, dans son pays, dans sa langue, pour instaurer autour de soi une sorte de sécurité. Mais il faut au contraire se tourner vers les autres, s’élargir et oser", a-t-il affirmé.

"Ce qui nous plaît ici c’est de rencontrer des jeunes de toutes les nationalités qui ont en commun leur foi et cette envie d’être ensemble. Ici on peut vraiment affirmer sa foi, sans avoir peur du regard des autres", a souligné Vincent, 16 ans, venu de la région strasbourgeoise en compagnie de quatre de ses camarades.

Il a invité les jeunes à "témoigner avec simplicité et avec joie de l’esprit de paix qui (les) habite".

Source : Afp