L’Eglise à la télévision

Pourquoi les évêques de France ont-ils demandé à KTO et au Jour du Seigneur " de mettre au point une collaboration structurelle " ?

Il s’agit de servir la mission de l’Eglise qui est en France car la télévision est aujourd’hui un moyen nécessaire pour atteindre nos concitoyens dans leur univers quotidien. C’est pourquoi dans leur communiqué du 10 janvier ( CF PND 1123 p 3) les évêques ont demandé formellement que KTO et le Jour du Seigneur, chacun dans leur genre, collaborent pour assurer la présence de l’Eglise catholique dans le paysage audiovisuel français. Ce n’est pas la première fois que les évêques font cette demande : ils l’avaient en effet déjà faite à l’Assemblée plénière de Lourdes en novembre 2004. Il est facile d’observer que les genres sont très différents, puisque Le Jour du Seigneur émet le dimanche sur France 2, alors que KTO émet 24h/24 tous les jours de la semaine, de manière continue. Avec d’une part le Jour du Seigneur qui a une expérience de 50 ans de la retransmission de la messe dominicale, et d’autre part KTO qui entame sa 6ème année d’existence, nous sommes aujourd’hui face à deux réalités existantes. La présence de l’Eglise à la télévision ne peut pas se réduire à la messe du dimanche. Aujourd’hui, il y a une urgence quant à la situation financière de KTO et c’est pour cela que les évêques ont reformulé leur demande.

Quelle est la mission particulière de KTO et comment est-elle complémentaire de la mission du Jour du Seigneur ?

On peut dégager la mission particulière de KTO par l’expérience vécue pendant les cinq années écoulées : produire une programmation spécifique par rapport aux autres chaînes de télévision. Cette programmation est spécifique par quatre aspects : des rendez-vous de prière quotidiens, l’information sur la vie de l’Eglise, et en particulier les évènements de Rome comme on a pu le voir par exemple au moment du décès de Jean-Paul II et de l’élection de Benoît XVI, la formation chrétienne, et enfin donner un espace de réflexion et d’échange sur diverses expériences humaines.

Comment l’Eglise soutient-elle la présence catholique à la télévision ?

Il y a plusieurs niveaux de soutien : un niveau institutionnel, qui s’est manifesté par le communiqué du Conseil permanent de la conférence des évêques de France qui veut assurer la pérennité financière des deux organismes. Il y a aussi la participation de représentants de la conférence épiscopale dans les instances, notamment au conseil éditorial de KTO. Il y a surtout un soutien très fort des diocèses de France (ils sont déjà 60 à s’être constitués en association depuis 2004 pour participer financièrement à KTO) et des catholiques de la France entière, qui donnent pour le Jour du Seigneur depuis des années et pour KTO (ils sont déjà plus de 100 000 donateurs). Globalement en 2005, les catholiques ont ainsi donné presque quinze millions d’euros (montant brut) pour soutenir la présence de l’Eglise à la télévision.

Est-il possible de faire vivre ces deux entités par les seuls dons des fidèles ?

Au vu du coût réel des émissions, certainement. Il faut remarquer que l’expérience de KTO a permis de mieux identifier les modèles de fonctionnement : sauf à en faire une télévision commerciale ou payante, on ne fait pas vivre durablement une télévision par les seules ressources d’investissements privés. Elle doit vivre par une prise en charge ecclésiale qui se manifeste par les dons des fidèles. Si en cinq ans, KTO est arrivée à plus de trois millions d’euros de dons, cela signifie qu’il y a bien une attente ! Si on veut vraiment établir une collaboration structurelle entre KTO et le Jour du Seigneur, on trouvera les moyens juridiques de le faire.

L’avenir de KTO est-il vraiment en danger et comment les fidèles peuvent-ils l’aider ?

Oui, KTO est en danger. Si nous ne trouvons pas les financements nécessaires, nous serons obligés d’arrêter. C’est pourquoi il est très important que les chrétiens ne relâchent pas leur effort et continuent à soutenir KTO. Ils peuvent ainsi nous aider à assurer le temps nécessaire pour mettre en place les solutions juridiques et répondre à la demande des évêques.