Jean Paul II, à nouveau hospitalisé d’urgence, a subi une trachéotomie

Jean Paul II, 84 ans, a été hospitalisé jeudi d’urgence pour la seconde fois en un mois à l’hôpital Gemelli de Rome à la suite de problèmes respiratoires et a subi une trachéotomie pour l’aider à respirer.
"Le pape Jean Paul II a subi avec succès une trachéotomie pour l’aider à respirer et passera la nuit dans sa chambre de l’hôpital Gemelli", a annoncé son porte-parole Joaquin Navarro Valls à 21h45 locales (20h45 GMT).

"Le Saint-Père a été informé de la nécessité de subir une trachéotomie et a donné son accord. L’intervention a commencé à 20h20 (19h20 GMT) et s’est terminée à 20h50 (19hH50 GMT)", a-t-il précisé.

Le prochain bulletin de santé est prévu vendredi en fin de matinée.

La trachéotomie est une intervention de routine pour les chirurgiens, mais elle présente un risque d’infection, ont souligné plusieurs spécialistes italiens.

Le souverain pontife avait été pris en charge à son arrivée à l’hôpital Gemelli par un spécialiste de la réanimation, le professeur Rodolfo Proietti, 59 ans, chef du service des urgences, qui l’avait déjà suivi lors de sa première hospitalisation le 1er février.

Le pape est arrivé conscient vers 10h30 GMT à l’hôpital, où il dispose d’un appartement privé au dixième étage depuis l’attentat du 13 mai 1981. Il était transporté sur un brancard, mais pas complètement allongé, selon l’agence de presse Ansa.

Son hospitalisation avait été décidée dans l’urgence en raison de graves difficultés respiratoires, au point que le numéro deux du Vatican, le cardinal-secrétaire d’Etat Angelo Sodano, n’a pas été mis au courant.

Une grippe est à l’origine des nouveaux problèmes de santé de Jean Paul II. Elle s’est compliquée d’une laryngo-trachéite aiguë (inflammation) et de "crises de spasmes du larynx", gênant la respiration.

Selon des sources médicales interrogées par l’AFP, le souverain pontife avait dû être intubé lors de sa première hospitalisation afin de pouvoir respirer. La trachéotomie est l’étape suivante, lorsqu’une intubation n’est pas suffisante pour aider le patient à respirer.

L’altération de la fonction pulmonaire et des muscles respiratoires est fréquente chez les patients atteints de la maladie de Parkinson, comme Jean Paul II.

De nombreux médecins avaient averti dès sa première hospitalisation qu’un risque de rechute existait.

Le souverain pontife n’est pas à l’abri "d’une rechute analogue dans l’avenir", avait affirmé il y a quinze jours le professeur Corrado Manni, médecin anesthésiste du pape lors de six interventions chirurgicales subies dans le passé.

Son entourage avait pourtant allégé le programme du pape après sa sortie d’hôpital pour lui faciliter sa convalescence, annulant plusieurs de ses rendez-vous.

Le pape a ainsi renoncé mercredi à l’audience générale et s’est adressé par liaison vidéo aux fidèles venus au Vatican. Les images montraient Jean Paul II parlant d’une voix rauque mais surtout cherchant avec difficulté son souffle.

Dès l’annonce de cette nouvelle hospitalisation, le chef de l’Eglise italienne, le cardinal Camillo Ruini et les principaux cardinaux de la Curie ont immédiatement invité les fidèles à prier pour la santé du pape.

De nombreuses personnalités politiques italiennes ont fait état de leur inquiétude et le président de la République, Carlo Azeglio Ciampi, 84 ans, a adressé "ses voeux les plus affectueux et les plus sincères" au pape afin qu’"il surmonte également ce moment difficile".