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 - 28 avril 2024 - St Louis-Marie Grignon de Montfort
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L’Afghan chrétien réfugié en Italie

C’est en homme libre qu’il a quitté la prison de Policharki, dans les faubourgs de Kaboul, dans la nuit de lundi à mardi, sous la pression occidentale. Abdul Rahman qui encourait la peine de mort pour avoir renié l’islam et embrassé le christianisme, a été acquitté. Mercredi, il a quitté son pays mercredi pour gagner l’Italie.

« Nous l’avons remis en liberté à la demande des procureurs. Sa famille était présente lors de cette libération mais j’ignore où il a été emmené », a annoncé le ministre afghan de la Justice, après plusieurs jours de mobilisation internationale en faveur de sa libération.

Abdul Rahman, 41 ans, était incarcéré à Kaboul pour apostasie, après s’être converti il y a seize ans au christianisme alors qu’il travaillait pour une ONG chrétienne au Pakistan. Il a ensuite passé neuf ans en Allemagne, avant de revenir en Afghanistan en 2005.

Dénoncé par ses proches pour avoir abjuré l’islam il y a un mois, il avait été aussitôt arrêté par les autorités. Un acte passible de la peine de mort selon la loi islamique (charia) en vigueur dans le pays.

« Le dossier comportait des failles techniques qui ont conduit le tribunal à interrompre le procès », a expliqué le ministre afghan de la Justice, avant d’ajouter. « Sa fille et ses cousins ont déclaré qu’Abdul Rahman avait des problèmes mentaux ».

Le procureur général a ajouté qu’une lettre du ministère public demandait sa libération « en raison d’un état de santé mentale qui l’empêche d’être traduit en justice ».

Selon plusieurs analystes à Kaboul, utiliser le prétexte d’une libération pour incapacité mentale offre une sortie de crise digne au gouvernement d’Hamid Karzaï, pris en étau entre un Occident attaché à la liberté de culte et des cercles religieux conservateurs afghans avides de respecter la charia.

L’élan de condamnations quasi unanimes en Occident a finalement porté ses fruits. L’intervention personnelle du président George W. Bush a certainement achevé de convaincre Kaboul de renoncer à poursuivre l’apostat. Washington possède en effet des leviers financiers et diplomatiques de taille : principal soutien financier et militaire de l’Afghanistan, ils ont exhorté le président Karzaï de respecter la liberté de culte inscrite dans la constitution du pays.

Dès lundi, Abdul Rahman avait fait savoir qu’il demanderait l’asile à l’étranger, en émettant le souhait qu’un des pays intéressés l’accueillerait pour « apporter une solution pacifique à son cas ».

L’apostat a trouvé refuge en Italie qui a accepté mercredi de l’accueillir.

L’Etat régional allemand de Sarre (ouest) a fait savoir mercredi qu’elle acceptait de l’accueillir à nouveau, l’Afghan y ayant déjà séjourné en 2002. Abdul Rahman pourrait arriver à Rome « très rapidement, peut-être même aujourd’hui » (mercredi), a indiqué le ministère italien des Affaires étrangères. La décision sera prise dans les prochaines heures par la présidence du Conseil.

Plusieurs autres pays occidentaux songeraient également en train de lui venir en aide. Une donnée risque toutefois de ralentir la philanthropie de certains Etats : la peur de provoquer des mouvements de mécontentement populaire dans le pays qui choisira de l’accueillir.

Pour l’heure, malgré les protestations de plusieurs responsables religieux afghans, l’affaire n’a provoqué aucune manifestation populaire, comme cela a pu être le cas pour les caricatures de Mahomet.

Par précaution, l’ambassade américaine à Kaboul a toutefois appelé la population afghane « à rester calme et à résister à ceux qui tentent d’exploiter cette situation ».

Source : lefigaro.fr



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