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Il est impossible de ne pas faire le lien entre ce que vit le pape et l’Année de l’Eucharistie

CITE DU VATICAN, Mercredi 9 mars 2005 (ZENIT.org) - Le président de la région ecclésiastique de Grenade, en Espagne, vient de guider un pèlerinage de mille personnes à Rome. Zenit l’a rencontré. Dans cet entretien il partage ses réflexions sur le témoignage du pape malade, sur les relations entre les chrétiens et les musulmans, sur le laïcisme en Espagne, etc.

Mgr Francisco Javier Martínez, archevêque de Grenade, est membre de plusieurs Conseils pontificaux dont le Conseil pour la Culture et le Conseil pour les Laïcs.

Zenit : La maladie du pape suscite-t-elle en vous une réflexion particulière ?

Mgr Martínez : Il est impossible pour moi de ne pas faire le lien entre ce que le pape est en train de vivre et l’Année de l’Eucharistie. Je vois le témoignage d’une offrande qui prolonge la vie de Jésus Christ et nous invite tous à donner un témoignage.

Le pape est le témoignage vivant montrant qu’un lit d’hôpital peut parfaitement devenir un autel sur lequel on continue de s’offrir.

Le pape ne fait que ce qu’il a toujours fait : donner sa vie pour que les hommes connaissent Jésus Christ. Il le fera tant qu’il sera parmi nous et l’exprimera tant qu’il pourra l’exprimer.

Cette période que traverse l’Eglise n’est pas moins féconde que d’autres. C’est un moment de fragilité où brille davantage le pouvoir de Dieu.

Zenit : Croyez-vous que le monde comprenne cette situation de fragilité dans laquelle brille davantage le pouvoir de Dieu ?

Mgr Martínez : Le monde comprend ce qu’il veut comprendre, surtout les groupes de pouvoir avec leurs intérêts et leurs calculs. Mais les hommes de cœur captent parfaitement ce message.

Le ministère du pape coïncide tellement avec son humanité que même les personnes les plus éloignées de l’Eglise reconnaissent la grâce de Dieu dans cette humanité.

On peut trouver des catholiques qui ne vivent que pour la politique du calcul et en revanche des païens qui comprennent ce message. C’est un peu ce qui est arrivé à Jésus : parfois ceux qui étaient éloignés de lui le comprenaient mieux que ses proches.

Zenit : Don Luigi Giussani, fondateur du mouvement « Communion et Libération », est décédé récemment. Vous l’avez connu. Qu’est-ce qui vous a le plus marqué en lui ?

Mgr Martínez : Je n’arrive pas à séparer le pape Jean-Paul II de Don Giussani. Ce sont des figures parallèles dans ma vie. Ils m’ont appris que la clé et la consistance de la vie humaine, c’est Jésus Christ. J’ai connu Don Giussani à Avila, lors d’un cours organisé par un groupe de prêtres. Le cours avait pour thème « Vérité de Dieu, vérité de l’homme ». Lorsque j’ai vu l’affiche je me suis dit : « Ça, c’est la devise de toute ma vie ».

Il n’y a rien d’humain qui n’ait été fait pour le Christ et pour être configuré au Christ. Il est venu pour rendre cette relation possible, pour vivre cette vie en vérité. Pour que l’autre vie ait un sens, il faut vivre cette vie à 101 pour cent. C’est ce qui rend concevable l’espoir de la vie éternelle.

Zenit : L’islam a imprégné la vie à Grenade dans le passé et encore aujourd’hui. Parlez-nous des relations entre chrétiens et musulmans ?

Mgr Martínez : Grenade est une frontière non seulement entre l’islam et le monde occidental mais aussi entre la tradition et le post-modernisme. Une frontière peut être un lieu qui divise ou un lieu qui unit, permet de s’écouter, d’apprendre à aimer ce qui est différent.

Comme chrétien, je voudrais que tous les hommes puissent vivre comme des frères. En ce sens je désire le bien des musulmans à Grenade. Je ne désire pas qu’ils s’éloignent de leur propre foi mais qu’ils se rapprochent de Dieu. Dans la mesure où nous nous rapprochons de Dieu, nous nous rapprochons aussi les uns des autres.

Je demande à Dieu que jamais, chrétiens et musulmans ne mettent Dieu au service de leurs intérêts politiques ou de classe. On adore Dieu, on lui rend grâce et on l’aime.

L’objectif de l’espérance, c’est Dieu. Dieu travaille les cœurs des hommes, il nous demande de témoigner de son amour et l’Eglise l’a fait en différentes circonstances.

Zenit : Le laïcisme en Espagne vous préoccupe-t-il ?

Mgr Martínez : Il y a beaucoup de ressentiment dans le laïcisme espagnol et le ressentiment est souvent le fruit de mauvaises expériences de frustration. Il est évident que l’Eglise, l’Eucharistie et l’existence du peuple chrétien sont les seuls obstacles et points de résistance face au pouvoir qui a la prétention d’être totalitaire. Et, dans ce sens, l’Eglise dérange.

Les ennemis de l’Eglise qui viennent de l’extérieur ne m’ont jamais préoccupé. Ce qui me préoccupe c’est la fragilité de la foi des chrétiens, la sécularisation et le manque de sens ecclésial de la communauté chrétienne. C’est la fragilité de notre relation avec le Christ, la médiocrité effrayante de notre foi.

Tant que ce sera la tendance de vie de nombreux fidèles dans notre Eglise et tant que nous mettrons l’espérance dans les moyens du monde et non en Jésus Christ, nous continuerons à générer le laïcisme et l’abandon de la foi que nous discréditons. Nous sommes en carême : préoccupons-nous de notre conversion.



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